Dernière mise à jour à 15h10 le 15/01
Le Soudan du Sud a écarté vendredi toute renégociation de l'accord de paix avec le dirigeant rebelle aujourd'hui exilé Riek Machar, après que des médias ont rapporté que les pays garants de la paix (Troïka) envisageraient de ramener les factions en conflit à la table des négociations.
Le porte-parole du président Salva Kiir, Ateny Wek Ateny, a déclaré ne rien savoir au sujet de négociations envisagées par la Norvège et la Grande-Bretagne prévues en février à Doha au Qatar.
"Cela n'a pas encore été communiqué au gouvernement. Elles (les négociations de paix) n'auront absolument aucun sens, l'accord de paix ne peut être renégocié avec M. Machar", a déclaré M. Ateny à Xinhua à Juba.
Le journal hebdomadaire East African a rapporté mardi que les deux pays européens, qui font partie des principaux sponsors de l'accord de paix signé en 2015 entre le président Kiir et le SPLA in Opposition (SPLA-IO) de M. Machar, souhaitaient revoir l'accord pour tenter de ramener M. Machar.
"Tout autre accord avec M. Machar échouerait complètement, nous n'avons aucun intérêt à renégocier l'Accord sur la Résolution du Conflit au Soudan du Sud (ARCISS)", a-t-il poursuivi.
Riek Machar, qui se trouve actuellement en Afrique du Sud, a fui Juba suite à la reprise des combats en juillet entre ses troupes et les soldats fidèles au président Kiir.
Il a depuis été remplacé au poste de vice-président par son ancien négociateur en chef, Taban Deng Gai, qui dirige une faction dissidente du SPLA-IO au sein du gouvernement d'unité transitionnel formé en avril dernier.
"Si la Troïka veut des négociations, elles ne devraient pas porter sur un réexamen de l'ARCISS, mais sur quelque chose d'autre", a ajouté M. Ateny.
Le porte-parole du gouvernement a ajouté que le président Kiir et M. Deng mettaient déjà en place l'accord de paix sans M. Machar.
"L'accord est déjà actuellement mis en place par le président Kiir et le SPLA-IO mené par M. Deng. M. Machar est totalement en dehors de l'équation", a poursuivi M. Ateny.
Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile qui a éclaté en décembre 2013, après que le président Kiir a accusé son ancien colistier Riek Machar d'avoir comploté un coup d'Etat. M. Machar a nié les accusation mais a ensuite mobilisé une force rebelle.
Un accord de paix signé en août 2015 a conduit à la formation d'un gouvernement d'unité transitionnel en avril, mais a encore été dévasté par de nouvelles violences en juillet 2016.
Des dizaines de milliers de Soudanais du Sud ont été tués, avec plus de 2 millions de déplacés et 4,6 millions d'autres laissés dans l'insécurité alimentaire depuis décembre 2013.