Dernière mise à jour à 08h32 le 23/02
La présidence béninoise a annoncé une vaste campagne dénommée "Devoir de mémoire", en vue de permettre aux Béninois et à la communauté internationale de se remémorer des moments forts de l'historique conférence des forces vives de la nation de 1990.
Selon un communiqué officiel publié mercredi à Cotonou, cette campagne qui se déroule sur tous les canaux de communication digitale (Site web, Facebook, Twitter, Youtube , Soundcloud) de la présidence béninoise, permettra également aux jeunes béninois d'en apprendre plus sur cet événement historique, mais aussi de centraliser et d'archiver convenablement les éléments audio, vidéos et textes relatifs à cet événement.
Du 19 au 28 février 1990, a eu lieu au Bénin à l'hôtel PLM Alédjo de Cotonou, l'historique conférence des forces vives de la nation qui a débouché sur des solutions consensuelles aux différentes crises, notamment au niveau social, politique, économique et financier auxquelles le Bénin était confronté.
A la fin des années 1980, le Bénin, gouverné par le commandant Mathieu Kérékou, connaîssait une situation économique et financière catastrophique. L'état en banqueroute n'est plus en mesure de payer ni les salaires, ni les pensions de retraite, ni les bourses. Tout le secteur public répond à cette crise par des mouvements de grève illimitée, organisés par les étudiants et paralysant le pays tout entier.
Face à cette situation de paralysie totale du pays, le président béninois Kérékou annonce le 7 décembre 1989 à l'issue d'une réunion exceptionnelle des membres du Bureau politique du Comité central du Parti de la révolution populaire du Bénin (PRPB, parti unique), l'abandon du système de parti unique et l'organisation, début 1990, d'une Conférence nationale des forces vives de la nation qui doit définir les fondements d'un ordre nouveau.
Ces assises qui se sont tenues dans l'espace d'une semaine, sous la présidence de Isidore de Souza, archevêque de la ville de Cotonou, ont rassemblé 493 délégués de l'opposition et du pouvoir et ont débouché sur l'élaboration par consensus des fondements d'un renouveau démocratique.
Cette conférence confie à une commission de juristes le soin de rédiger une nouvelle Constitution qui sera soumise à un référendum (décembre 1990). Elle restreint ensuite les pouvoirs du président de la République. Des institutions de transition sont mises en place : création d'un poste de Premier ministre confié à Nicéphore Soglo et d'un organe législatif, le Haut conseil de la République.