Dernière mise à jour à 15h44 le 18/03
Les experts de l'Union africaine poursuivant l'examen du rapport sur la mise en œuvre des plans d'action pour le secteur du transport, ont planché jeudi sur la nécessité pour l'Afrique d'accroître la capacité de ses ports aux fins de la croissance économique.
Cette activité s'inscrit dans le cadre de la première session ordinaire du comité spécialisé de l'Union Africaine sur les infrstrutures qui se tient dans la capitale du Togo du 13 au 17 mars.
Selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), 80% du volume du commerce mondial de marchandises sont réalisés par mer et manutentionnés par les ports dans le monde, ce qui fait du transport maritime un vecteur économique stratégique. La compétitivité commerciale de tous les pays développés et en développement y compris les pays enclavés dépend fortement de l'accès effectif aux srvice de transport maritime et aux réseaux portuaires.
Cependant en Afrique, les experts relèvent que l'insuffisance des infrastructures de base y compris l'information maritime, a été un facteur majeur du manque de diversification et de compétitivité des économies africaine, de la marginalisation du continent dans les secteurs dynamiques du commerce régional et mondial, et du niveau relativement bas du commerce intra-régional. Comparée à d'autres régions du monde, développée ou en dévelopement, les obstacles à la production et au commerce nés du sous-développemnt des infrastructures sont beaucoup plus sévères en Afrique.
Pour les experts de l'UA, les ports sont cruciaux pour le commerce de la plupart des pays africains en raison de la forte dépendance du continent à l'égard des exportations des matières première et des importation de denrées alimentaires, de produits manufacturiers et du carburant. Par exemple, plus de 90% du commerce total de l'Afrique (y compris les importations et exportations) transitent par les ports maritimes.
Selon les estimations du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), le trafic sur le continent passera de 265 millions de tonnes en 2009 à plus de 2 milliards de tonnes en 2040. En outre, certaines des passerelles les plus stratégiques du commerce international sont situées en Afrique. Par exemple, bien que l'Ile Maurice soit un petit pays de 1850 km2, la superficie de ses eaux territoriales est très importante, soit 1,9 million de km2. En outre, compte tenu du grand nombre de pays enclavés en Afrique (16 sur 54 pays), la compétitivité des ports maritimes sur tout le continent demeure stratégique. Cela contribuera à améliorer l'accès des pays enclavés qui dépéndent de leurs ports de transit voisins, aux marchés mondiaux.
PROGRES ET DEFIS
Selon une étude en cours menée par la Commission économique par l'Afrique (CEA), le débit de conteneurs d'un certain nombre de pays africains, exprimé en unités équivalentes à vingt pieds (TEU), a considérablement augmenté au cours des dernières années. Par exemple, en Egypte, le débit a augmenté de 41%, passant de 625.0443 TEU en 2009 à 8.810.990 TEU en 2014. Au Kenya, il a augmenté de 63% pour passer de 6118.816 TEU en 2009 à 1.010.000 TEU en 2014. Cependant, à l'exception de quelques pays, dont l'Egypte et l'Afrique du Sud, le trafic de conteneurs par les ports africains reste relativement bas par rapport à d'autres pays en développement comme la Malaisie, le Brésil, le Vietnam et le Mexique.
Les experts ont relevé que la performance de la logistique commerciale est aussi relativement faible en Afrique. Cela est attesté par de faibles valeurs de l'indice de performance logistique (LPI) de la Banque mondiale qui tient compte des différentes dimensions du commerce et de l'environnement logistique dans un pays.
Ils ont précisé que le continent africain, hormis Afrique du Nord, a enregistré un LPI de 2,46, la plus faible performance de la logistique commerciale en 2014, par rapport à l'Asie de l'Est et du Pacifique (3,18), de l'Europe et de l'Asie centrale (3,26), du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (2,81), Asie du Sud (2,61).
Les experts estiment que des ports plus sûrs et plus éfficaces, en particulier en ce qui concerne les voies navigables intétrieures, peuvent renforcer l'intégration régionale sur le continent et jouer un rôle crucial dans la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continental. Ils peuvent aussi renforcer l'industrie manufacturière africaine émergente et générer des revenus importants pour les gouvernements ainsi que des possibilités d'emploi pour de nombreux Africains.
"Assurer la sécurité et la sûreté maritime est donc primordial pourle développement de l'Afrique", ont-ils affirmé.