Dernière mise à jour à 10h37 le 13/10
Le gouvernement togolais s'est déclaré mardi rassuré de l'adoption de la Charte de Lomé sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique après les travaux du comité des représentants permanents (COREP) qui ont dégagé mardi un consensus autour de son adoption.
Réagissant à la décision du COREP, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey a rappelé que "depuis plusieurs années, notre continent est confronté au phénomène sans cesse croissant de l'insécurité en mer. Nos espaces maritimes et nos côtes sont devenus le théâtre d'une recrudescence d'activités illicites qui constituent une menace dangereuse, tant à la sécurité de nos populations qu'au développement harmonieux de nos Etats".
"Qu'il s'agisse d'actes de piraterie, de pêche illicite, du trafic de drogues, d'êtres humains et d'armes, les manifestations de ce fléau sont alarmantes non seulement parce qu'elles connaissent une expansion rapide mais également parce qu'elles sont désormais l'œuvre de groupes malveillants bien organisés", a-t-il ajouté.
Il a précisé que c'est dans ce contexte que le togo, tout en s'inscrivant dans la Stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans (Stratégie AIM 2050) et des initiatives en cours de mise en œuvre en Afrique, a offert d'abriter ce Sommet.
"L'objectif de cette rencontre politique de haut niveau est de mobiliser toute l'Afrique en vue de chercher et de trouver collectivement les meilleurs voies et moyens susceptibles de contenir les actes de criminalité en mer si préjudiciables au développement de nos économies", a confié le ministre Dussey.
"En un mot, l'Afrique, notre continent, devra assumer sa part de responsabilité dans la sécurisation des mers et des océans qui l'entourent et qui sont de véritables vecteurs de développement, en ce qu'ils constituent des espaces privilégiés de création de richesses, grâce à la diversité des activités génératrices de revenus qu'ils favorisent et aux flux des échanges commerciaux, à l'échelle internationale, qu'il permettent de promouvoir", a-t-il affirmé.
Pour le ministre, le sommet de Lomé devra offrir à l'Afrique des perspectives encourageantes quant à une prise en charge plus opérationnelle et plus engagée de la problématique de l'insécurité dans l'espace maritime africain, tel qu'il ressort du projet de Charte sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique.
Il a dit que l'adoption de cette charte permettra de renforcer l'union des pays pour la lutte contre le fléau. La rencontre de Lomé permettra aussi aux différentes marines africaines d'œuvrer unanimement. "Il s'agira de délimiter les frontières maritimes et de déployer désormais des moyens militaires pour sécuriser le Golfe de Guinée", a-t-il poursuivi.
"La charte que les chefs d'Etat et de gouvernement devraient adopter le 15 octobre a été élaborée et examinée par plusieurs experts, notamment le Comité technique spécialisé (CTS) sur la justice et les affaires juridiques et comporte un volet sécuritaire qui touche à la sécurité et à la sûreté maritime.
"La lutte contre le pillage des ressources maritimes, la piraterie maritime, la pêche illicite non déclarée et non réglementée et la pollution marine seront renforcées dans le Golfe de Guinée. Les coordinations sous régionales pour la surveillance des côtes constitueront surtout un atout pour chaque Etat", a-t-il conclu.
"Même si les membres du COREP ont estimé que l'aspect développement n'a pas été détaillé dans la charte en référence aux infrastructures et au développement économique, elle sera cependant signé en tenant compte de leurs recommandations", a confié mardi le président du COREP, Chérif Mohamat Zene, à la fin des travaux.
"Lorsque vous parvenez à un consensus, la suite des travaux devient facile. Maintenant nous pouvons demander à nos ministres et chefs d'Etat d'effectuer le déplacement de Lomé pour poursuivre le processus devant aboutir à l'adoption et à la signature de la Charte", a-t-il déclaré.