Dernière mise à jour à 08h52 le 06/04
Mercredi, les rebelles sud-soudanais du SPLA-IO ont accusé les troupes gouvernementales du SPLA du meurtre de plus de 16 civils lundi dans la ville frontalière de Pajok, dans de nouveaux combats qui ont provoqué le déplacement de milliers de personnes vers la frontière ougandaise.
Le porte-parole militaire du SPLA-IO, Lam Paul Gabriel, a déclaré à Xinhua dans une interview que parmi les victimes il y avait le chef d'une communauté et un professionnel de la santé qui ont été exécutés en public dans la ville frontière située à 148 km au sud-est de la capitale Juba.
"Ils (SPLA) ont pillé tous les magasins et les moulins à grain, des véhicules et motos stationnés ont été mis en ligne pour être transportés à Juba. Le réseau a été coupé pour éviter les communications. Ils ont bloqué la frontière ougandaise et pris en otage des civils qui tentaient d'entrer en Ouganda", a expliqué M. Lam.
"Certains (civils) ont été tués car ils les soupçonnaient d'être associés au SPLA-IO. Le gouvernement ne veut simplement pas être accusé d'avoir tué des civils. Ils n'étaient que des civils non armés", a-t-il réclamé.
Mais le porte-parole du SPLA, le brigadier Dominic Chol Santino, a confirmé que l'opération avait été menée contre les rebelles alliés à l'ancien premier vice-président Riek Machar et a affirmé que les personnes tuées étaient des bandits armés qui avaient participé au pillage et à la destruction de magasins et de propriétés.
Le porte-parole rebelle a ajouté que le bilan des victimes pourrait s'alourdir en raison de la nature des attaques et du mauvais réseau de communication dans la région éloignée.
Le Soudan du Sud connaît un regain de violence depuis décembre 2013, qui a ligué le président Salva Kiir contre son ancien colistier Riek Machar et propagé les combats le long des lignes ethniques entre le groupe ethnique Dinka auquel appartient M. Kiir et les Nuer de M. Machar.
Les combats ont fait depuis des milliers de morts et plus de deux millions de déplacés, le HCR confirmant la présence de 1,5 million de réfugiés dans les pays voisins.
Un accord de paix signé en août 2015 pour mettre fin à plus de trois ans de conflit a échoué suite à la reprise des combats en juillet dernier. Les agences onusiennes ont déclaré en février la famine dans le pays : 100.000 personnes meurent de faim et un million d'autres sont sur le point de l'être dans les comtés nord de Mayendit et Leer, dans l'Etat d'Unité (nord).