Dernière mise à jour à 15h00 le 06/05
Les élections législatives qui se sont déroulées jeudi en Algérie ont révélé des résultats qui ne comportaient pas de grosses surprises.
En effet, les deux partis au pouvoir, à savoir le Front de Libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND) ont, selon un décompte préliminaire, récolté à eux deux 261 sièges sur les 462 à pourvoir. Lors des législatives de 2012, ces deux formations réunies ont obtenues 276 sièges. Mais à les prendre chacun de son côté, le RND a gagné 29 sièges au moment où le FLN en a perdu 44, en passant de 208 à 164. Un résultat qui n'empêche toutefois pas le doyen des partis politiques en Algérie (le FLN) à maintenir son statut de première formation du pays.
Si les deux formations qui prêtent allégeance au chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, peuvent en cas d'alliance former une majorité au parlement, les partis d'opposition : qu'ils soient de mouvance démocrate ou islamiste sont en perte de terrain.
Selon les chiffres fournis vendredi par le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Nourredine Bedoui, le Front des Forces socialistes est passé de 27 à 14 sièges entre les deux échéances. Idem pour le Parti des Travailleurs (PT) qui a obtenu 11 sièges contre 24 en mai 2012. Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) qui n'a pas participé au scrutin d'il y a cinq ans a obtenu 9 sièges.
La régression en termes de sièges obtenus n'est pas le propre des partis démocrates. Les islamistes qui se sont principalement constitués en deux alliances ont aussi enregistré des scores maigres.
Le Mouvement pour la Société de la Paix (MSP) et le Front du Changement (FC) ont gagné 33 sièges, alors qu'en 2012, une coalition menée par le MSP en a récolté 50. Une autre alliance islamiste composée des partis Ennahda, El-Adala et El-Bina a été accrédité de 15 sièges.
Mis à part les trois grandes tendances qui constituent le paysage politique algérien, des formations plus ou moins ancrées dans la société, mais réputées proches du pouvoir ont obtenu des résultats diversement appréciés. Il s'agit entre autres de Tajamoua Amel Djazair (TAJ) dont le leader est un ancien ministre sous M. Bouteflika et également ex-cadre du MSP. Son parti a eu 19 sièges. Le cas de TAJ est semblable à celui du Mouvement populaire algérien (MPA). Cette jeune formation est également fondée par un ancien ministre de M. Bouteflika, également dissident du RCD. Son parti a réussi à glaner 13 sièges au parlement.
Pour le reste des partis, 17 formations n'ont obtenu aucun siège, 14 en ont eu un siège chacune et 10 partis ont récolté entre 2 et 4 sièges.
Dans leur course pour un siège à l'APN, les candidats en lice ont constitué un total de 1.088 listes électorales, dont 797 représentant 63 partis politiques, 163 listes de candidats libres et 128 alliances.
Selon les chiffres préliminaires, le taux de participation aux élections législatives a atteint 38,25% au niveau national, plus élevé que celui enregistré lors des élections précédentes en 2007 qui était de 35% et inférieur à celui de 2012 qui était de 43,14%.