Dernière mise à jour à 08h51 le 27/11
Les ministres en charge de la Sécurité et des Frontières des pays du Conseil de l'Entente, ont appelé, vendredi à Lomé, au "règlement durable et salvateur" de la crise politique au Togo "dans les meilleurs délais possibles".
Les ministres en charge de la sécurité et des frontières du Conseil de l'Entente "lancent un appel vibrant et de fraternité aux autorités et à l'opposition togolaise en vue de renouer le fil du dialogue indispensable au règlement durable et salvateur de cette crise dans les meilleurs délais possibles".
L'appel est contenu dans une déclaration lue par Zanre Siragnan, Coordonnateur des services de sécurité du Burkina Faso, au terme de leur deuxième réunion annuelle, vendredi dans la capitale togolaise, sur la cybercriminalité, la criminalité transfrontalière et la gestion des frontières.
Dans cette déclaration, les ministres indiquent qu'ils "ne doutent pas de la disponibilité des protagonistes de cette crise à œuvrer pour calmer les esprits et restaurer le climat de paix et de fraternité auquel aspire le peuple togolais".
D'abord, ils ont fait état de leur préoccupation de la situation sociopolitique tendue qui prévaut au Togo depuis le mois d'aout 2017 relativement des réformes politiques et institutionnelles.
Ensuite, ils ont exprimé leur constat "avec regret" que les marches organisées depuis lors ont malheureusement dégénéré et provoqué des pertes en vies humaines ainsi que des dégâts matériel très importants, "toute chose préjudiciable à la paix et à la cohésion nationale".
Les ministres de la sécurité et des frontières des cinq pays du Conseil de l'Entente (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Niger et Togo) ont également salué les initiatives prises "à l'effet de trouver des solutions pérennes de sortie de crise" au Togo.
Il s'agit des initiatives prises par les chefs d'Etat du Conseil de l'Entente de concert avec leur homologue Nana Akufo-Addo du Ghana, ainsi que celle du président guinéen Alpha Kondé, également président en exercice de l'Union Africaine.
Les réformes constitutionnelles sont au cœur de la crise politique actuelle au Togo née d'une difficile entente entre le pouvoir et une coalition de 14 partis de l'opposition sur essentiellement la formulation de la limitation du mandat présidentiel à deux.
La Coalition exige le retour à la version originelle de la Constitution de 1992, le vote de la diaspora et le scrutin à deux tours, à défaut la démission du chef de l'Etat Faure Gnassingbé qui a été réélu en 2015 pour un mandat de cinq ans.
Le gouvernement, de son côté, a introduit des modifications à la Constitution actuelle pour restituer la limitation du mandat présidentiel à deux et le scrutin à deux tours.
Modification insuffisante pour l'opposition, qui maintient la pression par des marches, empreintes de violences, mobilisant des marées humaines dans les rues de la capitale togolaise.
Pendant ce temps, le gouvernement togolais poursuit un processus enclenché pour soumettre, à un référendum, les modifications contenues dans un projet de loi adopté par les députés de la majorité lors d'une séance boudée par ceux de l'opposition.