Dernière mise à jour à 09h12 le 14/12
La Commission de l'Union africaine a rejeté les allégations de violations des droits de l'Homme par ses forces de paix en Somalie, déclarant que les Nations unies n'avaient pas mené d'enquêtes approfondies sur certaines opérations de sa mission dans ce pays.
Le récenty rapport publié par la Mission d'assistance à la Somalie des Nations unies (UNSOM) et par le Haut-commissariat des droits de l'Homme (OHCHR) n'a pas fourni d'éléments probants pour étayer ces allégations, a déclaré la Commission de l'UA dans un communiqué publié mercredi à Mogadiscio.
"La commission a noté avec préoccupation que ce rapport contient des déformations importantes dans la présentation de certains incidents concernant les opérations de l'AMISOM en Somalie", a déclaré cette institution panafricaine, désignant par cet acronyme la Mission de l'Union africaine en Somalie.
Le rapport de l'ONU ignore les investigations déterminantes menées par les organes d'investigation internes de la mission de l'UA, comme le Bureau d'investigation (BoI) sans présenter de preuves solides pour étayer les conclusions du rapport, estime ce communiqué de l'UA.
Ce rapport onusien, qui accuse les soldats de l'AMISOM d'avoir tué ou mutilé 178 civils au cours de la période comprise entre le 1er janvier 2016 et le 14 octobre 2017, ne fournit pas de preuves pour étayer ces allégations, a indiqué la commission de l'UA.
Selon ce rapport de l'ONU, au cours de cette période, l'UNSOM a enregistré un total de 2.078 morts et 2.507 blessés dans la population civile, bilan attribué à 60% aux combattants d'Al-Shebab, à 13% aux milices claniques, à 11% à des "acteurs étatiques" comprenant l'armée et la police, à 4% à l'AMISOM et à 12% à des agresseurs non identifiés ou inconnus.
Ce rapport attribue un nombre important des pertes civiles (251 morts et 343 blessés) aux milices claniques, dans des zones où les forces de sécurité fédérales ou étatiques sont largement absentes.
Intitulé "Protection des civils : bâtir les fondations de la paix, de la sécurité et des droits de l'Homme en Somalie", ce rapport observe que les civils en question ont été victimes d'attaques illicites, c'est-à-dire ciblant directement des civils ou menées sous la forme d'explosions indiscriminées et d'attentats suicide par des acteurs non étatiques.
De telles attaques, interdites par les droits de l'Homme et par le droit humanitaire international, constituent dans la plupart des cas des crimes de guerre, et il est impératif que leurs auteurs en soient jugés et tenus responsables, indique ce rapport de l'ONU.
Par ailleurs, la Commission de l'UA a clarifié que les troupes de l'AMISOM avaient été blanchies de l'incident de Ceelbuur le 7 mai 2016 et de l'incident de Bulo-Burto en avril 2016, suite à des enquêtes qui n'ont montré aucune preuve de violation des droits de l'Homme par ses soldats.
"Malheureusement, ces cas sont mentionnés dans le rapport comme des cas effectifs de viol commis par les forces de paix de l'UA", a-t-il indiqué.
Les investigations sur l'incident de Garastan le 18 juin se poursuivent et n'ont toujours pas été achevées, a indiqué la Commission, exprimant ses préoccupations sur le fait que des détails d'une enquête inachevée aient été utilisés pour corroborer les conclusions de ce rapport.
"Malgré la nature approfondie de l'investigation du BoI de l'AMISOM et le fait que ses conclusions aient été transmises à la direction de l'UNSOM, ce rapport a ignoré ces faits et traité l'incident d'El Buur [Ceelbuur en somali] comme des allégations prouvées de manière solide contre l'AMISOM", rapporte le communiqué de la Commission de l'UA.