Dernière mise à jour à 11h00 le 17/03
Plusieurs ministres de l'Intérieur des pays d'Afrique et d'Europe réunis vendredi à Niamey dans le cadre de la lutte contre le trafic des migrants, la traite des êtres humains et les crimes connexes, ont adopté une série de mesure pour endiguer le fléau.
La rencontre a réuni dans la capitale nigérienne, les ministres de l'Intérieur des pays du G5 Sahel (Niger, Burkina Faso, Mauritanie, Tchad, Mali), de la Libye, de l'Algérie, de la Côte d'ivoire, de la Guinée et du Sénégal, ainsi que ceux de l'Espagne, de la France et de l'Italie, pour étudier les voies et moyens appropriés en vue de lutter efficacement contre le trafic des migrants. La réunion a enregistré également la participation des représentants de l'Union africaine (UA) et de l'Organisation des Nations Unies (ONU).
Dans une déclaration conjointe ayant sanctionné les travaux, les participants ont lancé un appel à tous les pays concernés à, entre autres, renforcer les cadres législatifs nationaux en matière de lutte contre le trafic illicite de migrants et la traite d'êtres humains, ainsi que les outils nationaux de lutte opérationnelle contre le phénomène et les coordonner de meilleure façon au niveau régional.
La réunion de Niamey appelle à assurer le développement durable et la promotion d'une économie alternative pour la maîtrise des flux migratoires.
De même, elle recommande un renforcement des capacités technique et matérielle des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) en charge de la lutte contre l'immigration clandestine et la traite des êtres humains dans les pays d'origine et de transit.
Il est prévu l'organisation, le 18 juin prochain, à Niamey, un atelier de concertation régionale sur la lutte contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains, qui réunira les responsables des services de défense et de sécurité intérieure, ainsi que ceux chargés de la migration, des Etats participants, pour accompagner la mise en oeuvre pratique des engagements pris.
Le ministre d'Etat nigérien en charge de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Bazoum Mohamed, président de la réunion, s'est réjoui "des échanges fructueux" ayant marqué cette importante rencontre, ainsi que de la participation "des personnalités importantes qui ont contribué de façon tout à fait conséquente, à nos réflexions".
En marge de la réunion, le ministre français de l'Intérieur, Gérard Colomb, se rendra à Agadez, où il rencontrera la Mission Eucap Sahel Niger et l'Organisation internationale pour les Migrations (OIM), selon le programme.
Le Niger, rappelle-t-on, fait partie des pays retenus pour abriter des "centres de tri" proposés par le président français Emmanuel Macron en vue d'examiner les dossiers des candidats à la migration vers l'Europe.
En effet, pour juguler le phénomène de la migration vers l'Europe, le président Macron avait préconisé entre autres mesures, la délocalisation dans certains pays d'Afrique comme le Niger et le Tchad, des centres où seront traitées les demandes d'asiles et seront triés les réfugiés et les migrants.
En dépit de la farouche résistance d'une frange de la population, notamment les autorités locales d'Agadez, principal point de transit des migrants d'Afrique, le centre a été installé dans cette partie du Niger.