Dernière mise à jour à 09h08 le 10/08
Après des tractations entre les partis de l'opposition et la majorité présidentielle (mouvance), les deux camps sont finalement parvenus à un consensus politique de sortie de crise, avec la signature d'un protocole d'entente dans la nuit du mercredi à jeudi.
Les accords politiques signés entre les parties prenantes permettent de régler quasi définitivement le différend politique qui opposait jusque-là mouvance et opposition à propos des résultats des dernières élections communales tenues en février de cette année.
Au terme de ces élections locales, les partis d'opposition avaient estimé que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à travers ses démembrements avait orchestré des fraudes massives pour accorder plusieurs communes urbaines et rurales au parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG Arc-en-ciel).
Ainsi, plus de sept mois après la tenue des élections locales, l'opposition guinéenne a refusé de participer à l'installation des élus locaux dans les mairies, les quartiers et les districts du pays, sous prétexte qu'elle a perdu plusieurs localités à cause de la fraude électorale, entretenue par le pouvoir et la CENI.
Le comité de dialogue qui avait été mis en place pour régler le problème ayant échoué, les partis d'opposition ont entamé l'organisation des manifestations politiques dans tout le pays pour réclamer"ses communes perdues", avec l'annulation des procès-verbaux (PV) de vote dans ses fiefs potentiels.
Devant une nouvelle menace d'organiser des manifestations et meeting politiques sur toute l'étendue du territoire national, le pouvoir a finalement cédé à la demande de l'opposition en envoyant des émissaires négocier hier nuit ce énième accord politique qui fait débat dans la cité.
Selon l'esprit de cet accord, il a été concédé aux partis d'opposition la désignation des présidents de conseils dans les 26 quartiers et districts qu'elle a réclamé, juste après les résultats du vote du 4 février dernier.
De même, l'opposition va désigner des maires dans 6 communes rurales du pays et un maire dans la commune urbaine de Kindia, l'une des plus grandes communes urbaines du pays après la capitale Conakry.
Quant aux partis de la majorité présidentielle, ils doivent se contenter de désigner un maire pour la commune urbaine de Dubréka, située à 50 km au nord de Conakry.
Le gouvernement a aussi accepté d'accorder des lignes de crédits en termes d'assistances financières aux victimes politiques enregistrées lors des manifestations de l'opposition dans le pays.
L'opposition a également sollicité et obtenu la libération de ses militantes et responsables politiques arrêtés au cours des différentes crises postélectorales, émaillées de violences et qui sont actuellement incarcérés dans les centres de détention du pays.
Au nom du gouvernement guinéen, le ministre de l'Administration du territoire et de la Décentralisation Général Bouréma Condé a salué la signature de cet accord qui permettra au pays de régler les contentieux électoraux.
Le président de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, principal parti d'opposition) Cellou Dalein Diallo qui est aussi chef de file de l'opposition a, pour sa part, apprécié la volonté des uns et des autres qui aboutit sur le présent accord politique pour le partage des communes urbaines et rurales qui faisant l'objet de désaccords entre les camps adverses.
En conséquence, Cellou Dalein Diallo a annoncé l'annulation de la manifestation politique qui était prévue pour ce jeudi dans la capitale Conakry.