Dernière mise à jour à 10h16 le 16/01
Le Maroc et la Turquie sont convenus, mercredi à Rabat, de procéder à une révision de leur accord de libre-échange, après un déficit commercial de 2 milliards de dollars accusé par le royaume vis-à-vis d'Ankara, a indiqué le ministre marocain de l'Industrie et du Commerce, Moulay Hafid Elalamy.
"Les deux parties ont souligné leur volonté commune pour le renforcement de leurs relations commerciales sur une base de bénéfice mutuel et de coopération", a-t-il déclaré au terme d'une réunion à Rabat avec la ministre turque du Commerce Ruhsar Pekcan, à la tête d'une délégation d'hommes d'affaires de son pays.
Selon lui, les deux parties sont convenues d'amener le commerce bilatéral à un niveau plus équilibré et d'encourager les investisseurs privés à investir au Maroc dans l'industrie de production. De même, il a été convenu d'encourager les exportations marocaines vers la Turquie.
Le Maroc et la Turquie ont également décidé d'instruire des délégations respectives pour initier immédiatement sur le sujet convenu et évaluer le progrès enregistré jusqu'à la date du 30 janvier 2020, a fait savoir le ministre marocain.
"Nous déclarons notre conviction pour un commerce bilatéral plus équilibré plus important et de bonne qualité", a-t-il souligné.
Depuis l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange entre le Maroc et la Turquie en 2006, le commerce bilatéral a connu un taux de croissance moyen de 14% par an en faveur de la Turquie. Ainsi, les importations marocaines depuis la Turquie ont atteint 21,5 milliards de dirhams (1 dollar équivaut à 9,4 dirhams) en 2018, alors que les exportations marocaines vers ce pays n'ont pas dépassé les 5,54 milliards de dirhams, creusant un déficit commercial marocain à 16 milliards de dirhams.
Pour sa part, Mme Pekcan a mis l'accent sur le fait que le Maroc et la Turquie sont unis par des liens d'amitié, culturels et historiques, faisant part de sa volonté de renforcer les relations économiques entre les deux pays selon une approche gagnant-gagnant en faveur d'un commerce "équilibré".
Mme Pekcan a en outre souligné que le Maroc est un partenaire important pour la Turquie, tout en mettant en relief la dynamique de l'économie marocaine ainsi que la position géographique du royaume en tant que porte d'entrée vers l'Afrique.
Elle a également mis en avant le grand potentiel du Maroc et de la Turquie en matière d'investissement ainsi que la croissance des échanges commerciaux entre les deux pays durant les dernières années, tout en soulignant l'importance de les développer encore plus à travers des accords commerciaux et des partenariats régionaux gagnant-gagnant.