L'ambassadeur de Chine en Allemagne Shi Mingde a exhorté mardi le Japon à apprendre de l'Allemagne concernant son attitude face à son histoire militaire, afin de gagner la confiance des autres pays.
Dans un article publié dans le journal Frankfurter Allgemeine, l'ambassadeur a qualifié la visite du Premier ministre japonais Shinzo Abe au sanctuaire Yasukuni le mois dernier de "provocation flagrante à l'encontre du droit international suite à la Seconde Guerre mondiale."
"Mes amis allemands me demandent toujours pourquoi la Chine et le Japon ne peuvent pas parvenir à une réconciliation comme l'Allemagne et la France l'ont fait," écrit l'ambassadeur Shi. "Le futur ne peut être créé que par ceux qui font correctement face à leur Histoire."
Le sanctuaire Yasukuni, qui honore 14 criminels de guerre de classe A de la Seconde Guerre mondiale, est un symbole spirituel du militarisme, de l'agression et du colonialisme nippons, a fait remarquer M. Shi. La visite de M. Abe au sanctuaire montre que presque 70 ans après la guerre, le Japon est toujours incapable d'affronter honnêtement et de se repentir de son agression militaire.
Le militarisme japonais a fait subir des pertes immenses à la Chine, plus de 35 millions de Chinois ayant été tués lors de l'agression japonaise. L'armée japonaise a massacré plus de 300 000 Chinois lors du massacre de Nanjing en 1937.
"M. Abe refuse de prendre une responsabilité historique vis-à-vis du passé guerrier de son pays, et ose même honorer des criminels de guerre ... Son acte emmène le Japon sur une voie dangereuse," a prévenu l'ambassadeur. Cet acte menace gravement la stabilité régionale et la paix mondiale, nuisant à la base politique des relations entre la Chine et le Japon.
"Cela est la cause pour laquelle ses voisins ne peuvent pas avoir confiance dans le Japon," a ajouté M. Shi.
"L'attitude du gouvernement japonais contraste vivement avec celle de l'Allemagne. Nous apprécions le courage qu'a eu l'Allemagne pour faire face à son histoire et s'atteler correctement aux questions historiques" écrit-il, ajoutant que si le Japon pouvait se comporter comme cette dernière, il pourrait gagner la confiance des pays en Asie et à travers le monde.