En combattant l'armée japonaise, la Chine a préservé l'URSS d'une guerre sur deux fronts
Le peuple chinois prit l'initiative de la guerre contre les fascistes japonais, un effort qui se poursuivit pendant 14 ans dans les conditions les plus dures. Engagée dans cette guerre la plus longue de son histoire, la Chine préserva l'URSS d'une guerre sur deux fronts. Saisissant l'importance stratégique de la Guerre de résistance du peuple chinois contre l'agression japonaise, Staline apporta une aide importante à la Chine dès l'année suivante de la signature, en 1936, du Pacte anti-Komintern par l'Allemagne, le Japon et l'Italie. L'armée de terre japonaise avait à l'origine envisagé de lancer les deux tiers de ses forces contre l'Union soviétique et le tiers restant contre la Chine. Les généraux pensaient pouvoir mettre fin rapidement à l' « incident chinois ». En réalité, l'armée japonaise s'enlisa profondément dans le champ de bataille chinois. En 1939, 24 des 34 divisions japonaises mobilisées pour les combats se battaient sur le territoire de la Chine, au sud du passage de Shanhaiguan, dans une guerre à l'issue incertaine. Neuf divisions seulement restaient en Chine du Nord-Est pour parer à l'éventualité d'une attaque de l'armée soviétique.
En 1941, la guerre devint mondiale, d'abord en Europe, puis dans le Pacifique. Un tiers de l'armée de terre japonaise fut engagé en Chine au sud du passage de Shanhaiguan. Le Japon qui combattait aussi les armées américaine et anglaise et n'était pas en mesure d'ouvrir un front supplémentaire en Union soviétique. Le Japon ne parvint pas à monter une attaque coordonnée de l'URSS lorsque l'armée allemande arriva devant Moscou. Staline put dépêcher vers l'ouest l'élite de son armée stationnée en Extrême-Orient. Si le champ de bataille chinois n'avait pas immobilisé d'importantes forces japonaises, l'URSS se serait trouvée dans une situation encore plus périlleuse dès le début de la guerre contre l'Allemagne. De même, si l'URSS avait été battue par les nazis, l'armée japonaise du Guandong aurait pu prendre l'Extrême-Orient soviétique et renforcer sa présence à l'intérieur de la Chine, ce qui aurait considérablement accru les difficultés de la résistance chinoise.
Les nouvelles des victoires de l'armée soviétique à Moscou, à Stalingrad et de la prise de Berlin furent pour les Chinois un fort encouragement. Ils savaient bien qu'après avoir vaincu les fascistes allemands, l'armée soviétique se dirigerait vers l'est pour combattre les fascistes nippons. Les peuples chinois et soviétique étaient alliés dans ces combats.