Dernière mise à jour à 09h36 le 16/08
"Un pays se grandit, En demandant pardon, S'il assume sa folie, Fait preuve de compassion, A l'heure de l'avenir, Entre ces deux géants, Rendre hommage aux martyrs, Offrirait un printemps", écrit Jean Goujon, poète, compositeur et musicien français, dans son poème "les Larmes de Nankin" à la mémoire de plus de 300.000 Chinois massacrés par l'armée japonaise en décembre 1937 à Nakin (ou Nanjing).
A l'occasion du 70ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, M. Jean Goujon a reçu des correspondants de l'Agence de presse Xinhua en Normandie et parlé de ses chansons et poèmes sur la Seconde Guerre mondiale, dont le poème "les Larmes de Nankin".
"Sur mes oeuvres, j'ai commencé à écrire au fur et à mesure de mon coeur pour établir une chronologie de la Seconde Guerre mondiale. J'ai aperçu que la Seconde Guerre mondiale est partie en Chine par l'agression japonaise et par la souffrance du peuple chinois à Shanghai et à Nankin et ailleurs en Chine. Ce qui m'a permis de comprendre que la Seconde Guerre mondiale est de 1937 à 1945, mais pas de 1939 à 1945", a affirmé M. Goujon, auteur des "Chemins de la liberté", sa première chanson, traduite en six langues.
"A partir de là, de +Les larmes de Nankins+, après il y avait l'épisode en Europe quelques choses très importantes comme les camps de concentration. Donc j'ai parlé que tous les pays sont concernés, et donc mes chansons sont passés du Jour J aux plages en Normandie, de Soviétique à la Chine, ça couvre toute la planète du monde entier sur la Seconde Guerre mondiale, Voilà c'est mon travail depuis 15 ans", a-t-il poursuivi.
Pour la Seconde Guerre mondiale, a souligné M. Goujon, il est important de savoir que "la Chine était concernée en fait à partir de 1937, c'est-à-dire assez rapidement avant tout le monde".
"Mon sentiment sur la Chine, sur +les Larmes de Nankin+, ce qui m'a frappé de plus, c'est que votre pays est très durement touchée dès le départ. Les premières attaques des Japonais qui ont fait très mal à la Chine (...) et ça m'a permis de comprendre que les Chniois ont absorbé la plupart des douleurs des premiers chocs des Japonais", a-t-il fait remarquer.
Dans son poème, M. Goujon ne cache pas son indignation vis-à-vis de l'attitude des Japonais sur les atrocités que l'armée japonaise avait perpétrées à Nankin: "Les larmes de Nankin, Coulent encore dans l'histoire, Fruit de ce lourd chagrin, Qui ronge sa mémoire, Elles restent toujours vives, Les blessures du passé, Que les bourreaux ravivent, Niant la vérité".
"Ce n'est pas possible de nier tout ça, il faut faire le tour de votre âme pour regarder la vérité. L'Allemagne a eu mérite de faire un travail de mémoire dans les écoles et partout. Les Allemands ont reconnu qu'il y a eu une folie passagère et ils ne vont pas aux cimetières où il y a des criminels. Mais les Japonais sont différents, leurs réactions ne sont pas claires", a déclaré M. Goujon.
Le musicien a exprimé son rêve de jouer les +Larmes de Nankin+ à Nankin avec des musiciens et des interprètes français, pour rendre hommage aux Chinois qui ont souffert de l'agression japonaise, et à John Rabe qui a sauvé quelque 250.000 habitants chinois.
Lors du massacre de Nankin, John Rabe, homme d'affaires allemand, a mis en place une zone de sécurité pour protéger les habitants de la ville contre les atrocités des Japonais.