Les exercices maritimes conjoints sino-russes ne visent pas à inspirer la peur

Alors que la Chine et la Russie ont débuté lundi un exercice naval conjoint de huit jours au large de la province chinoise du Guangdong (sud), les spéculations vont bon train pour savoir si ces exercices militaires ne sont en fait qu'une "démonstration de force" en mer de Chine méridionale.

Les personnes susceptibles d'avoir de telles idées sont soit mal-informées sur le fait que cet exercice militaire conjoint est un événement annuel depuis 2012 et que ces manœuvres militaires ont lieu au large des côtes sud chinoises, soit elles sont induites en erreur par leurs préjugés sur la Chine et la Russie.

Cet exercice, ayant pour nom de code "Joint Sea - 2016", comprend des opérations de défense, de secours et de lutte anti-sous-marine, ainsi que des activités de prise d'île, selon le ministère chinois de la Défense, qui a également indiqué que la plupart des soldats participant à l'événement viennent de la Flotte de la mer de Chine méridionale.

Il est logique que, pour ceux qui ont cru à cette histoire de "démonstration de force", seuls les mots "prise d'île" et "Flotte de la mer de Chine méridionale" sont importants, les faisant s'imaginer une "guerre" en mer de Chine méridionale.

Le fait qu'ils aient cru à cela est en partie dû à de précédents articles publiés par des médias occidentaux qui ont choisi avec attention seulement quelques morceaux du tableau complet afin de faire impression dans leur pays.

En élaborant sur le récent jugement illégal sur la mer de Chine méridionale rendu en faveur des Philippines et contre la Chine ainsi que sur les liens étroits entre Beijing et Moscou, de tels articles visent à convaincre les lecteurs que la Chine et la Russie ont assez de raisons pour faire de cet exercice une démonstration de force contre de potentiels ennemis.

Cependant, la vérité est que la Chine et la Russie n'ont jamais voulu faire de cet exercice de routine une démonstration de force, mais au contraire d'en faire un événement promouvant la sécurité maritime et la stabilité régionale.

A l'inverse d'autres exercices militaires menés dans la région Asie-Pacifique, ces exercices conjoints se focalisent sur la réponse d'urgence dans diverses circonstances, au lieu de simuler des offensives contre une tierce partie.

La nature défensive de ces manœuvres est en accord avec la politique de défense de Beijing, qui a été très claire sur la fait que la Chine ne sera jamais la première à frapper. Il est peut-être vrai que le rapprochement entre Beijing et Moscou irrite certaines personnes, mais il faut remarquer qu'une interprétation géopolitique trop excessive d'un simple exercice militaire n'est ni nécessaire, ni justifiée.

La Chine et la Russie, deux acteurs clés dans les affaires mondiales, ont un intérêt commun dans le maintien de la paix en Asie et au-delà, et accueilleront avec joie d'autres parties prenantes voulant jouer un rôle constructif.