Dernière mise à jour à 08h18 le 13/09
Le gouvernement philippin a accusé lundi les Etats-Unis d'être à l'origine de la menace terroriste continue à Mindanao.
Le porte-parole de la présidence, Ernesto Abella, a tenu ces propos suite à la déclaration du président Rodrigo Duterte, dans laquelle il a déclaré que les forces spéciales américaines devaient quitter le sud des Philippines.
"Cette déclaration reflète la nouvelle direction prise par M. Duterte vers une politique étrangère indépendante; il a fait référence au massacre non reconnu, non regretté et non expié de Bud Dajo, à Sulu, par les Américains, c'est pourquoi notre relation continue avec l'Occident est la vraie raison de la menace 'islamique' à Mindanao", a-t-il expliqué.
Le massacre de Bud Dajo, qui s'est produit en 1906, a été abordé par M. Duterte lors de la réunion à huis clos des dirigeants lors du Sommet d'Asie de l'Est au Laos pour mettre en avant les violations des droits de l'Homme commises par les Américains.
"Le silence américain sur le sujet n'est pas conforme avec sa position 'morale', à la lumière des actions prises dans le passé par les Allemands qui ont reconnu et se sont repentis pour l'Holocauste...", a poursuivi M. Abella.
Les Etats-Unis ont dénoncé les meurtres extrajudiciaires commis aux Philippines dans le cadre de la vaste campagne contre les drogues illégales.
M. Abella a souligné que le président Duterte avance sur "un terrain moral ferme en cassant des murs qui couvrent les aspects sombres des relations entre les Etats-Unis et les Philippines".
Mindanao, en particulier l'île de Sulu, est considéré comme le bastion du groupe terroriste Abou Sayyaf, qui a prêté allégeance à l'Etat islamique.