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France : la menace terroriste est à un "niveau maximal"

Xinhua | 13.09.2016 08h14

Le Premier ministre français Manuel Valls, invité dimanche de l'émission "Grand rendez-vous" d'Europe 1, a déclaré qu'environ 15.000 personnes en France sont dans un processus de radicalisation, en rappelant, chiffre à l'appui, l'ampleur de la menace terroriste, malgré le démantèlement vendredi dernier d'un commando de femmes djihadistes qui voulait commettre des attentats.

"Aujourd'hui la menace est maximale et nous sommes une cible. Cette semaine, au moins deux attentats ont été déjoués. Nous avons près de 700 djihadistes français ou résidant en France qui combattent aujourd'hui en Irak et en Syrie", a indiqué M. Valls.

Sur ces 700 djihadistes, "il y a 275 femmes et plusieurs dizaine de mineurs, 196 djihadistes ont trouvé la mort en Irak ou en Syrie, et nous avons sur notre propre territoire 1.350 personnes visées par des enquêtes, dont 293 en lien direct avec les filières terroristes et aujourd'hui en prison", a-t-il expliqué.

D'après le Premier ministre français, les services de renseignement, la police et la gendarmerie déjouent tous les jours des attentats, "démantèlent des filières et traquent des terroristes".

Manuel Valls a également critiqué les mesures contre le terrorisme que propose l'ancien président de la République et candidat à la primaire de la droite, Nicolas Sarkozy. Selon lui, M. Sarkozy s'est toujours trompé dans sa lecture de la menace terroriste.

"Il s'est trompé comme président de la République sur l'étendue de la menace puisqu'il a affaibli notre sécurité et notre défense en faisant baisser les investissements, les moyens en hommes et en femmes dans nos forces de sécurité intérieure et extérieure. Aujourd'hui il se trompe sur la méthode en essayant de tordre le coup à l'Etat de droit face à la menace", a critiqué M. Valls.

Dans une interview parue dimanche dans le JDD, Nicolas Sarkozy estime que l'Etat de droit doit être adapté à la réalité de la menace pour assurer la sécurité des Français.

L'ancien président propose, entre autres solutions, que "tout étranger suspecté d'être en lien avec une activité terroriste devrait être expulsé sans délai. Tout Français suspecté d'être lié au terrorisme, parce qu'il consulte régulièrement un site djihadiste, que son comportement témoigne d'une radicalisation, ou parce qu'il est en contact étroit avec des personnes radicalisées, doit faire l'objet d'un placement préventif dans un centre de rétention fermé".

M. Sarkozy a également dénoncé le laxisme au niveau des frontières : "Je fais un lien entre la faiblesse de nos frontières en Europe et le terrorisme. Certains des terroristes du 13 novembre sont entrés en Europe par la Turquie, à l'intérieur d'un groupe de réfugiés syriens. C'est un fait. Et ce n'est pas un détail".

Ces propositions de Nicolas Sarkozy, notamment celle relative au placement préventif dans un centre de rétention fermé, est rejetée par la majorité mais aussi par certains responsables de droite, comme l'ancien Premier ministre Alain Juppé, également candidat à la primaire de la droite.

Invité dimanche sur France2, M. Juppé estime qu'il faut mettre hors d'état de nuire les personnes fichées S, lorsque ce sont des suspects d'acte terroriste.

"On peut les neutraliser avec l'état d'urgence, puisque les préfets ont la possibilité de les mettre en résidence surveillée. Mais il faut les mettre dans les centre de rétention à condition de respecter un principe fondamental, qui est que l'autorité judiciaire en France est garante de la liberté publique. Donc pas de Guantanamo à la française", a-t-il indiqué.

Le président François Hollande déclare avoir choisi l'Etat de droit pour lutter contre le terrorisme, au détriment de l'état d'exception qui, "considéré que nous sommes en guerre, il faudrait suspendre l'État de droit aussi longtemps que la menace perdurera".

"La seule voie qui vaille, la seule qui soit efficace, est celle de l'Etat de droit. C'est le choix que j'ai fait au nom de la France dans un quinquennat qui a été éprouvé par tant d'attentats, avant même que je n'accède aux responsabilités jusqu'à ces derniers jours où les tentatives sont là", a indiqué M. Hollande jeudi dernier lors d'un colloque sur la démocratie face au terrorisme.

Selon un sondage Ifop commandité par le JDD et cité par la presse, 58% des Français font confiance à Alain Juppé pour garantir la sécurité face à la menace terroriste. Nicolas Sarkozy occupe la seconde position avec 50%, puis vient le Premier ministre Manuel Valls avec 49%. François Hollande occupe la septième position avec 33%.

La menace terroriste est à un niveau maximal en France, rappellent les autorités. Vendredi dernier, le procureur de la République de Paris, François Molins, a annoncé le démantèlement d'un commando terroriste composé de jeunes femmes qui s'apprêtait à passer à l'acte. Le lendemain, un mineur de 15 ans soupçonné de vouloir commettre un attentat a été interpellé, selon la presse française, dans le XIIe arrondissement de Paris.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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