Dernière mise à jour à 08h20 le 20/01
La participation active de la Chine à travers son président Xi Jinping, au Forum de Davos, marque un tournant important dans l'histoire économique mondiale, a déclaré jeudi Ahmed Tidiane Sow, analyste financier et expert guinéen lors d'une interview accordée à Xinhua.
Selon lui, c'est au moment où les Etats-Unis avec l'élection de Doland Trump se referment sur eux-mêmes en prônant le protectionnisme, que la Chine reprend le flambeau pour défendre le libre-échange et la liberté du commerce à travers le monde.
Même si les entreprises chinoises participaient au forum de Davos, c'est la première fois qu'un président chinois prononce un discours à la rencontre qui réunit le monde économique et les décideurs des pays.
Parlant des enjeux liés à la participation de la Chine au forum économique de Davos, l'analyste financier a rappelé que la Chine en tant que deuxième puissance économique du monde, "rien ne peut plus se décider" sur le plan économique sans la Chine ou à l'absence de la Chine.
Pour M. Sow, parmi les plus grandes multinationales, on compte également des entreprises chinoises comme Alibaba (une grande plateforme de commerce en ligne) et Baidu (l'équivalent de Google en Chine), toutes installées en Chine et qui vont peser de tous leurs poids au niveau de ce forum.
L'autre aspect évoqué par l'expert guinéen est l'assurance qu'apporte le président chinois aux investisseurs étrangers sur les multiples réformes économiques et de gouvernance, car dit-il en dépit d'un taux de croissance estimé à 6,5% pour 2017 selon le FMI, la Chine reste confrontée à certains problèmes dont le surendettement des entreprises chinoises.
Toutefois, dit-il, le discours du dirigeant chinois devant les participants au forum donne plus de confiance aux détenteurs de capitaux étrangers et désirant investir en Chine.
A propos des rapports éventuels entre l'Afrique, l'Europe et la Chine, l'analyste précise que l'Afrique est encore le fournisseur de matières premières pour les industries en Europe, en Chine et en Amérique.
Qu'à cela ne tienne, le 47ème forum de Davos n'a pas consacré plusieurs thèmes sur l'Afrique hors un thème traitant sur la question "des inégalités des revenus et des richesses".
Il a affirmé que l'équilibre dans le commerce international et au sein de l'économique mondiale favorise un développement harmonieux des différentes nations du monde.
"Il faut savoir que des inégalités demeurent à la fois entre pays et à l'intérieur d'un même pays", a souligné notre expert.
En guise d'exemple, il a affirmé que dans un pays africain comme la Guinée, "les riches sont excrément riches et les pauvres sont extrêmement pauvres".
"Tant que les inégalités existent, on ne peut dire qu'on vit dans un monde meilleur", a affirmé M. Sow.