Dernière mise à jour à 10h33 le 25/02
Un haut responsable onusien a salué jeudi l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route", y voyant "un facilitateur et un catalyseur" permettant d'aider à atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).
Lenni Montiel, sous-secrétaire général des Nations Unies pour le développement économique, souligne dans un entretien à Xinhua que cette initiative lancée par la Chine en 2013 est conforme à l'Agenda 2030 du développement durable de l'ONU, et sans doute de loin la plus ambitieuse et la plus transformatrice.
"La Ceinture et la Route" fait référence à la Ceinture économique de la Route de la soie et la Route de la soie maritime du XXIe siècle, qui visent à tisser un réseau d'infrastructures et de commerce de l'Asie vers l'Europe et l'Afrique via les routes commerciales d'antan.
Cette initiative, qui couvre potentiellement environ 60% de la population de la planète et devant relier des pays représentant 30% du PIB mondial, va sérieusement "compléter les différents efforts de développement durable nationaux et régionaux en Asie, en Afrique et en Europe", note M. Montiel.
"Ce coup de fouet attendu aux investissements et à la croissance va contribuer à créer des millions d'emplois décents et à sortir de la pauvreté des millions de personnes", selon lui.
Lenni Montiel, qui a été en poste au Vietnam et en Ukraine, salue le moment choisi pour annoncer cette initiative, alors que l'économie mondiale peinait à se relever de la récession née de la crise de 2008 et que les investissements, notamment dans les pays en développement, étaient très faibles.
"L'initiative va probablement permettre d'atténuer l'écart persistant entre épargne et investissement dans beaucoup de ces pays et leur permettre de redémarrer le moteur de la croissance", espère-t-il.
Le responsable onusien note également que "la Ceinture et la Route" est "riche de promesses en ce qui concerne la relance de la croissance mondiale", qui reste toujours atone près d'une décennie après la crise de 2008.
Applaudissant cette initiative comme un engagement de la Chine pour le développement durable mondial, M. Montiel y voit "l'initiative d'un pays en développement pour les pays en développement".
Elle aidera à renforcer la coopération Sud-Sud, un impératif pour la réalisation de l'Agenda 2030, estime-t-il.
A ce jour, plus de 100 pays et organisations internationales ont rejoint "la Ceinture et la Route".
Notant que le succès de cette initiative dépendra de l'engagement des pays participants, M. Montiel observe qu'elle ne doit pas laisser croire que la Chine assumera seule toutes les responsabilités en matière de financement. "C'est plutôt une initiative à laquelle tous les pays participent sur la base du respect mutuel et de la responsabilité partagée", dit-il.
Un dialogue approfondi entre les pays participants est nécessaire pour comprendre pleinement les opportunités et les retombées de l'initiative, note le sous-secrétaire général, estimant qu'un tel dialogue est "important" pour garantir une mise en œuvre réussie.
M. Montiel observe également que l'ONU peut servir de pont entre l'initiative "la Ceinture et la Route" et d'autres efforts en faveur du développement durable afin de maximiser les synergies et de réduire tout mauvais usage des ressources financières.
"La Chine peut travailler activement avec les organes du système du développement de l'ONU afin de faciliter également les dialogues entre et au sein des pays participant à cette initiative", dit-il, ajoutant qu'il est nécessaire d'évaluer périodiquement le potentiel et les progrès de l'initiative chinoise.
M. Montiel révèle par ailleurs que le Département des affaires économiques et sociales de l'ONU a déjà entamé une étude pour identifier l'impact macroéconomique potentiel de l'initiative chinoise dans six pays d'Asie centrale.
"Je suis certain que d'autres organes de l'ONU monteront aussi au créneau et fourniront eux aussi une aide technique et un soutien analytique pour concrétiser les ambitions de l'initiative 'la Ceinture et la Route' et promouvoir le développement durable au profit de près des deux tiers de l'humanité", conclut M. Montiel.