Dernière mise à jour à 15h30 le 09/06
L'initiative chinoise "la Ceinture et la Route" insulte une vigoureuse dimension économique au développement de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), les deux mécanismes de coopération internationale coïncidant dans une région cruciale pour les deux parties, l'intérieur eurasien.
L'initiative "la Ceinture et la Route" vise à construire un réseau d'infrastructures et de commerce afin d'améliorer l'interconnectivité de l'Asie, de l'Afrique et de l'Europe le long et au-delà de l'ancienne Route de la soie, dont le continent eurasien est une partie essentielle.
Les membres de l'OCS, à savoir la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan, se trouvent dans la région eurasienne, et le développement économique dans la région est devenu de plus en plus décisif pour maintenir la paix et la stabilité régionale, l'une des préoccupations majeures de l'OCS.
Selon des experts, certains projets de l'initiative "la Ceinture et la Route" et de la structure de coopération économique de l'OCS seront complémentaires et permettront ensemble d'apporter davantage de bénéfices à la région.
FORTE SYNERGIE
L'initiative "la Ceinture et la Route" mène une série de projets individuels, en l'absence d'un programme global. L'OCS peut être complémentaire sur ce plan, puisqu'il s'agit d'une "structure institutionnelle", a noté Alexeï Maslov, chef du département d'études orientales de l'Université nationale des études économiques de Russie.
Celui-ci suggère d'intégrer les projets relatifs à l'initiative à l'actuel cadre de coopération économique de l'OCS, affirmant que cela favorisera une mise en oeuvre plus efficace de ces projets.
"Je pense que ce qui est le plus bénéfique pour l'initiative 'la Ceinture et la Route' est de profiter de la structure existante, l'OCS", a-t-il déclaré à l'agence Xinhua.
A ses yeux, la libre circulation des marchandises, la création de joints ventures, la construction de zones de développement des technologies de pointe, l'élimination des barrières commerciales non tarifaires, et la construction d'une zone de libre-échange doivent être les principales directions pour la coopération économique. Des priorités qui sont alignées avec les aspirations de l'initiative chinoise.
Parmi tous les projets de coopération de l'initiative, le transport de fret ferroviaire constitue un secteur clé. Un chemin de fer reliant la Chine, le Kirghizistan et l'Ouzbékistan est actuellement planifié et devrait faire partie du système ferroviaire Chine-Europe, qui apportera davantage d'opportunités de développement aux pays membres de l'OCS.
GRAND POTENTIEL
En ce qui concerne le développement eurasien, Evgeny Vinokurov, directeur du centre d'études sur l'intégration de la Banque eurasienne de développement, affirme que les accords de libre-échange bilatéraux devraient être la priorité.
"Je considère la conclusion d'accords de libre-échange bilatéraux comme une priorité. Par exemple, un accord entre l'Union économique eurasienne (UEE) et la Chine", a-t-il suggéré.
La Chine et l'UEE, qui regroupe l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan et la Russie, ont accepté d'aligner l'initiative la "Ceinture et la Route" avec le développement de l'UEE, et des pourparlers sont en cours pour établir un partenariat pour la coopération économique.
Dmitry Mezentsev, secrétaire général de l'OCS entre 2013 et 2015, a noté que les partenariats stratégiques bilatéraux et les zones de libre-échange sont un type de coopération permettant aux pays de se soutenir mutuellement afin de rester compétitifs sur les marchés internationaux à l'ère de la mondialisation.
M. Mezentsev est persuadé que l'appariement de l'initiative "la Ceinture et la Route" et du développement de l'UEE est "très significative et importante", soulignant que l'OCS aidera à faciliter ce processus.