Dernière mise à jour à 13h27 le 07/07
Le Sommet du G20 débute le 7 juillet 2017 à Hambourg, en Allemagne.
A l'heure actuelle, l'économie mondiale est toujours faible, le commerce et l'investissement sont en crise. L'Europe est profondément affectée par la crise des réfugiés, elle connaît une année électorale et a rencontré des troubles politiques. Le sentiment antimondialisation et le protectionnisme commercial déferlent une fois de plus sur le monde, qui connaît également une flambée populiste. Les perspectives économiques mondiales sont chaque jour plus incertaines et complexes, l'anxiété se mêle aux attentes, et les défis aux opportunités.
Dans ce contexte, en tant que premier forum de coopération économique internationale, le Sommet du G20 qui a eu lieu à Hangzhou en 2016 sur le thème « Construisons une économie mondiale innovante, dynamique, connectée et inclusive » a constitué sans équivoque un « remède chinois » pour aider à sortir l'économie mondiale de son marasme. En décembre 2016, l'Allemagne a succédé à la Chine à la tête de la présidence tournante du G20, établissant le thème du prochain Sommet, « Bâtir un monde interconnecté ». L'année 2017 sera ainsi appelée à devenir un moment important avec des changements durables du paysage économique mondial et une transformation profonde du moteur de la croissance mondiale, mais également à devenir un carrefour important dans l'histoire du développement du G20. Comment promouvoir davantage un développement économique mondial durable dans le cadre du mécanisme du G20 est une question qui mérite qu'on y réfléchisse.
Le G20 devrait devenir une sorte d'« amortisseur » assurant une prévention globale des risques. Ces deux dernières années, l'économie mondiale a fait face à un nouveau cycle de refroidissement, les grandes économies ont commencé à balayer la neige se trouvant à leur porte. D'une part, la tendance à la déviation par les plus banques centrales par rapport à leur politique monétaire a créé des incertitudes pour le développement futur du système monétaire mondial, et d'autre part, la compétition mondiale entre les Etats-Unis, l'Europe et d'autres pays pour s'appuyer sur leur politique fiscale n'a cessé de s'exacerber. Les facteurs de risque pour l'économie mondiale continuent de s'accumuler, il est donc nécessaire de renforcer la coopération entre les pays par le biais du G20, de faire preuve d'une attitude plus ouverte pour lutter contre le foyer d'infection de l'économie mondiale, d'adopter un mode de coopération caractérisé par une interaction synergique, afin de sortir du problème du développement déséquilibré des pays à travers le monde.
Le G20 devrait devenir une « source d'énergie » du développement durable mondial. Le rééquilibrage de la gouvernance économique mondiale a besoin d'un développement durable, inclusif et interconnecté. Parvenir à un développement durable de l'économie mondiale peut se faire par la création d'un système d'innovation mondial dans le cadre du mécanisme du G20 et la promotion d'une coopération multiforme en matière de gouvernance économique mondiale. Avec le renforcement de l'innovation comme base, la puissance de l'innovation, un marché proposant des produits innovants et une interaction entre toute une variété de sujets différents, injecter un nouvel élan à l'économie mondiale est possible.
Le G20 devrait devenir la « plaque tournante » du système de gouvernance mondiale. Il est nécessaire de mettre progressivement en place un réseau de coordination normalisé grâce à des concepts de haut niveau, de mettre l'accent sur la connexion avec des mécanismes de coopération multilatérale comme les «BRICS », etc., afin que les « BRIC » et d'autres mécanismes partagent ensemble la responsabilité des grandes politiques du G20. En même temps, dans le cadre du mécanisme du G20, il est tout à fait possible de favoriser une connexion en matière de coopération avec l'initiative « Une Ceinture, une Route », et de permettre à celle-ci de s'intégrer dans les domaines de coopération du G20, afin de fournir, à l'échelle mondiale, une perspective plus large et une puissante force motrice au processus du G20, pour que celui-ci devienne l'« épine dorsale » d'un système de gouvernance mondiale.
(Liu Wei, président de l'Université Renmin de Chine)