Dernière mise à jour à 15h40 le 12/09
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Ce n'est pas une volonté mais une décision importante à prendre pour aller de l'avant. L'Etat a décidé d'aider les populations du Ningxia à sortir de la pauvreté. Pour cela, il est impératif d'accepter un nouveau milieu de vie. Un moment très difficile, de devoir quitter le sud vers le nord et laisser ses racines et son histoire... Mais quand il s'agit d'assurer sa survie, les villageois sont prêts à collaborer.
La bataille contre la misère risque d'être encore longue, mais le chemin déjà parcouru est encourageant.
Ningxia est l'une des cinq régions autonomes de Chine. Située au nord-ouest pour une superficie de 66 400 km carrés, sa population était estimée fin 2016 à 6,7 millions d'habitants. Le nord de Ningxia est considéré comme la région la plus prospère car étant irriguée par le fleuve Jaune. Alors que le sud, région montagneuse, se caractérise par un milieu aride et désertique.
A noter qu'une grande partie de cette province est couverte d'un désert qui est en passe d'être maîtrisé. Prolongeant le désert de Kubuqi en Mongolie intérieure, le désert de Maowusu a été contrôlé à 234 km2.
Lutte contre la pauvreté, à commencer par l'éducation
Les populations ayant migré du sud vers le nord, les villageois ont eu part à des maisons pour les accueillir dans leur nouveau mode de vie. Dans les montagnes ils menaient une vie ardue et l'agriculture était quasi impossible. Les enfants devaient parcourir de longues distances pour trouver une école.
A l'heure actuelle plus de 44 000 personnes ont été déplacées. Les villageois peuvent ainsi travailler dans les industries implantées dans leur nouvel environnement et y être actionnaires. Ils peuvent désormais subvenir à leurs besoins.
Les enfants des familles les plus pauvres ont été regroupés dans une école appelée «Yucai Middle School». C'est un établissement secondaire où les élèves suivent des cours professionnels notamment la production robotique, se familiariser avec diverses technologies, le dessin, la danse, la sculpture et l'écriture.
Les élèves choisissent leur domaine de prédilection, un tremplin avant de pouvoir rejoindre les bancs d'une université. Comme l'indique la présidente de l'école : “Nous avons voulu donner une chance à ces enfants défavorisés et leur offrir un meilleur avenir.”
Ainsi, ils sont logés à l'école, nourris et instruits. Des psychologues sont également là pour les aider. Etant séparés de leurs parents pour étudier, certains ont besoin d'être écoutés. La première constatation est que les enfants nés dans une famille pauvre sont plutôt intelligents et assimilent rapidement la matière enseignée. Avec un taux de réussite s'élevant à plus de 90%, les élèves passent trois ans de formation pour ensuite rentrer à l'université.
Un musée pour rappeler d'où l'on vient et où on va
Le musée de Min'ning relate l'histoire du Ningxia. Montrant par le passé une pauvreté extrême. Avec une agriculture encore traditionnelle, les résidents menaient une vie rude à cause du désert et le froid. Il fut un temps où Ningxia représentait la province la plus pauvre de Chine.
Pour une région qui ne voyait pas comment sortir de cette impasse, l'aide du gouvernement a porté ses fruits. Une réussite tant attendue par la population qui est pleinement satisfaite aujourd'hui.
D'une pierre deux coups
En visitant le projet agricole de Min'ning, on peut découvrir un programme basé sur l'étude des cultures à intégrer dans la province, mais aussi dans de vastes champs de thé, de champignons et de plantes médicinales qui y sont exploités.
Ces cultures sont faites sous un autre projet de génération d'énergie solaire. Cette agriculture se pratique sur les terrains se trouvant sous de larges panneaux solaires. Avec des gains journaliers de 150 000 yuans (près de 23 000 dollars), sans oublier les recettes générées par le tourisme dans ce même milieu.
En moins de 10 ans la province s'est métamorphosée. L'école secondaire instaurée en 2010 affiche notamment déjà de remarquables avancées, et les villages établis en 2012 sont une belle réussite.
Ces populations qui étaient sans espoir ont pu finalement reprendre leur destin en main. Et cela grâce à la volonté des peuples engagées à soutenir leurs institutions.
Blandine NIYONGERE