Beijing annonce un plan ambitieux contre la pollution atmosphérique

Le gouvernement municipal vient de publier un plan ambitieux visant à réduire de 25 % le nombre de jours à forte pollution atmosphérique d'ici 2020 par rapport à 2015 en augmentant les moyens transports respectueux de l'environnement et en réduisant la poussière.

Les experts ont salué le plan élaboré sur mesure pour la capitale en fonction de ses principales sources de pollution atmosphérique, mais ils ont estimé qu'il sera difficile d'améliorer de manière significative la qualité de l'air sans s'attaquer aux nouveaux facteurs de pollution plus complexes.

La capitale prévoit de réduire à 52 microgrammes par mètre cube d'ici 2020 la concentration moyenne de particules fines PM 2,5, qui présentent un danger pour la santé.

En 2017, la densité moyenne des PM2,5 dans l'ensemble de la ville était de 58 mg par mètre cube. Beijing a connu quarante-six jours de forte pollution atmosphérique en 2015.

Pour atteindre leurs objectifs, les autorités prévoient d'augmenter la quantité de fret ferroviaire à 10 % du total, contre 2,9 % actuellement, et plus que doubler le nombre de véhicules à nouvelles énergies en le faisant passer à 400000 véhicules.

La capitale s'engage également à renforcer l'application de la loi contre les camions diesel polluants et à en inspecter au moins 1,5 million chaque année.

Liu Ying, chercheuse à l'Institut des transports de Beijing, a indiqué que le fret est actuellement routier à plus de 80 % dans la capitale et que la proportion actuelle de fret ferroviaire est similaire à celle des grandes villes du monde.

Elle a toutefois déclaré qu'il est possible pour la ville de transporter certaines marchandises par rail, notamment les nouveaux véhicules, les matériaux de construction, l'acier et les produits du quotidien.

« Si l'on remplace les camions à moteur diesel par un fret par chemin de fer électrique avec un rejet presque nul de polluants, nous assisterons à des résultats remarquables dans la région Beijing-Tianjin-Hebei », a-t-elle déclaré.

Les moteurs à combustion interne représentent la plus grande part (45 %) du rejet de particules PM2,5 à Beijing. Selon Shi Aijun, directeur adjoint de l'Institut municipal de recherche pour la protection de l'environnement à Beijing, les moteurs diesel ne représentent que 4 % de l'ensemble des moteurs utilisés, mais ils contribuent à 90 % des polluants atmosphériques produits par les moteurs. Les moteurs diesel ne sont pas tous associés à des véhicules, d'autres équipements peuvent également les utiliser.

Wang Shuxiao, professeure spécialiste des questions environnementales à l'Université Tsinghua, a déclaré que le plan avait été élaboré spécialement pour s'attaquer aux principaux facteurs de pollution atmosphérique dans la capitale.

Selon une analyse des sources de pollution réalisée par le Bureau municipal de la protection de l'environnement l'année dernière, la poussière rejetée contribue à 16 % des PM2,5, en deuxième place derrière les moteurs. La capitale prévoit également de réduire de plus de 30 % d'ici la fin de 2020 par rapport à 2017 la poussière soulevée par diverses activités.

« Il est devenu de plus en plus difficile d'améliorer la qualité de l'air à Beijing », a noté Mme Wang.

La part des sources de pollution relativement faciles à contrôler, les usines et la combustion du charbon notamment, est aujourd'hui moins importante, tandis que la contribution des sources liées au mode de vie moderne et des sources mobiles a augmenté, a-t-elle ajouté.