Aujourd'hui c'est le lidong (littéralement "établissement de l'hiver", en chinois 立冬lì dōnɡ ), l'une des 24 périodes solaires (en chinois 节气jié qì ) de la Chine qui symbolise l'arrivée de l'hiver. En fait, ce n'est que le début de la saison hivernale d'un point de vue astronomique, car le vrai hiver au sens climatologique arrivera souvent une quinzaine de jours plus tard.
Dans la Chine ancienne, le lidong, ainsi que le lichun (en chinois 立春lì chūn), le lixia (en chinois 立夏lì xià) et le liqiu (en chinois 立秋lì qiū ) marquent respectivement les début du printemps, de l'été et de l'automne, étaient considérés comme quatre fêtes importantes. A l'occasion du lidong, la saison des moissons s'achevant, les Chinois, y compris les souverains, présentaient des offrandes faites de céréales nouvellement récoltées au Ciel et aux ancêtres pour leur bénédiction et prier pour une bonne récolte l'année suivante. Les habitants de différentes régions ont leurs propres rites et fêtes pour célébrer la moisson et accueillir l'arrivée de l'hiver.
Les rites qui marquent la journée du lidong se traduisent principalement par les habitudes alimentaires. En Chine ancienne, l'agriculture était le pilier de l'économie du pays. Les Chinois avaient l'habitude de se régaler en ce jour afin de se recompenser pour le travail dur dans les champs de toute l'année et se préparer pour le froid imminent de la saison hivernale. Au fil du temps et malgré le changement de la structure de l'économie, cette habitude est restée.
Dans les régions du nord de la Chine, les gens ont l'habitude de manger des jiaozi (en chinois 饺子jiǎo zǐ ) – raviolis chinois – pour célébrer le lidong. Mais pourquoi manger les jiaozi et non pas les autres aliments? Le caractère chinois 饺 (jiǎo) est un homonyme du caractère交 (jiāo), qui signifie le croisement. Par conséquent, manger des jiaozi lors d'un jour de croisement des deux saisons revêt d'un sens parcitulier. A part les raviolis, les Chinois du nord mangent également des autres aliments riches en calories, comme du boeuf et du mouton, pour se protéger de l'hiver rigoureux.
Dans le sud de la Chine, les rites marquant le jour de lidong varient selon le climat, les cultures régionales et les habitudes alimentaires. Par exemple, les habitants des régions en aval du fleuve Changjiang mangement les petits aliments faits de farine des céréales nouvellement récoltée ; les gens du Guangdong consomment des soupes à base de volaille et de tisane traditionnelle chinoise, de la canne à sucre et une sorte de plat de riz sauté ; les Taïwanais ont quant à eux l'habitude de manger la fondue chinoise de mouton et une soupe spéciale faite de canard et de plantes médicinales traditionnelles chinoises.