Dernière mise à jour à 14h10 le 09/10
Un scénario insatisfaisant
Le Roi des singes est aux Chinois ce que Robin des Bois est aux Occidentaux. « Dans une certaine mesure, Sun Wukong est le reflet de la personnalité des Chinois. D'une part, il choisit de contenir son désir et sa part diabolique, pour obtenir un soi-disant succès ; d'autre part, il recherche de tout son possible l'origine de son désir et de sa folie, pour en obtenir une compréhension et une sérénité, décrit Chang Jiang. Sun Wukong accompagne les Chinois à toutes les étapes de leur vie et continue d'être leur idole de référence dans leur vie culturelle. »
Selon Tian Xiaopeng, son intention première en réalisant ce dessin animé était de transmettre l'esprit de Sun Wukong, un héros commun aux Chinois de génération en génération : « À notre époque, on a besoin d'un héros, le Roi des singes est à la fois un symbole culturel et un condensé de l'esprit chevaleresque oriental. »
Malgré un box-office satisfaisant et des critiques assez bonnes, il faut être honnête : le scénario est pauvre et le rythme terne. D'un bout à l'autre, le film est incapable de manifester une apogée et une vraie tension, d'autant que la fin, un peu brutale, a laissé beaucoup de spectateurs sur leur faim.
« Le progrès des technologies et le sérieux de l'équipe de production sont incontestables, mais si l'on ne parle que du scénario, les dessins animés chinois manquent encore d'habileté à raconter une histoire, critique Zheng Han, cinéphile et employée de l'Association des écrivains chinois. Ce serait bien que les scénaristes apprennent un peu du style narratif du Hollywood. Mais le scénario est parfois incompréhensible. Par exemple le passage où surgit le troupeau de monstres avec Shrek et Toothless c'est vraiment bizarre dans un film d'animation d'inspiration orientale. »
« Le Roi des singes : retour du héros est un film réussi en matière d'opérations commerciales et d'effets sociaux, ce qui se manifeste non seulement par son financement participatif et ses recettes, mais aussi par l'attention qu'il a permis d'attirer sur le développement des dessins animés made in china et le marché des produits dérivées. Mais je ne peux que lui donner 75 points », commente Wang Xin-yi, rédactrice pour un magazine, qui est allée voir le film au cinéma avec son fils de 6 ans. « Les images sont raffinées, on retrouve une certaine harmonie entre des éléments traditionnels chinois et le goût contemporain. Le film pêche au niveau de l'histoire qui est bancale et le rythme narratif désordonné. La musique de fond et la synchronisation sont un peu bidouillées. On dirait que le film a été fait à la hâte et manque de confiance. »