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Une passion pour la culture chinoise : deux Danois racontent leur amour pour l'Empire du Milieu

Xinhua | 05.08.2017 10h11

Parmi les amis danois que j'ai rencontrés au cours de mes sept mois d'échange universitaire au Danemark, plusieurs m'ont véritablement impressionné par leur profond intérêt et leur amour sincère pour la culture chinoise.

Troels Jeppesen, étudiant en langue et culture chinoise à l'Université de Copenhague, est un grand fan des arts martiaux Shaolin. Il pratique le Kung Fu depuis trois ans, depuis qu'il a clôturé le cycle d'études du gymnasium (le nom danois pour le cycle équivalent au lycée).

"Je ne suis jamais allé dans un temple Shaolin, mais mon maître, un Danois, a étudié les arts martiaux dans un temple à de nombreuses reprises sur une période de quatre ou cinq ans. Il maîtrise très bien le Kung Fu, et transmet son savoir à ses étudiants danois", raconte-t-il.

M. Jeppesen peut parler des techniques de Kung Fu comme un véritable expert, des 18 mains de Luohan (luohan signifie moine-guerrier) aux Wuxingbafa, ou "cinq animaux et huit méthodes", en référence aux techniques de Kung Fu imitant le monde animal.

Pour lui, les 18 mains de Luohan et les Wuxingbafa sont les deux faces d'une même pièce.

Les premières sont davantage liées aux exercices physiques, tandis que les secondes se concentrent sur l'imitation des animaux et de leurs mouvements. Il m'a expliqué qu'il y avait cinq formes d'imitation dans le Wuxingbafa : le tigre, la grue, le léopard, le serpent et le dragon.

Par la suite, avec les développements ultérieurs du Kung Fu Shaolin, les pratiquants se sont mis également à imiter les phénomènes climatiques, l'eau, le tonnerre et les rivières. J'ai presque honte qu'un étranger en sache autant sur les arts martiaux Shaolin, alors qu'un Chinois de naissance comme moi, né et élevé dans en Chine, connaît beaucoup moins bien cet aspect important de la culture chinoise.

En plus de m'expliquer les mouvements du Kung Fu Shaolin, il m'a également indiqué que son amour pour les arts martiaux était la raison pour laquelle il a choisi de faire de la culture chinoise sa discipline principale en entrant à l'Université de Copenhague.

"C'est une longue histoire, mais pour simplifier, mon maître de Kung Fu est très doué pour raconter les histoires, et celles-ci m'ont fait découvrir des idées et des philosophies très différentes de celles que nous connaissons en Occident", explique-t-il. C'est pour cela qu'il a développé un tel intérêt pour la culture chinoise et décidé d'en faire son cursus universitaire.

Au cours du semestre à venir, il étudiera la langue chinoise pendant cinq mois à l'Université d'études internationales de Beijing, dans le cadre d'un échange universitaire, et il est bien décidé à aller visiter le temple de Shaolin dans la province du Henan dans le centre de la Chine.

Un autre étudiant est si passionné de culture chinoise qu'il demande à être appelé Song Jiang, du nom d'un héros du roman d'aventures chinois antique, "Au bord de l'eau". Pourtant, ce jeune homme blond de 27 ans est très différent du chef de bandits à la peau sombre dont il emprunte le nom. Song étudie le Chinois depuis quatre ans et vient de décrocher son diplôme de l'Université de Copenhague. Je l'ai rencontré deux fois dans un "café sinophone". Il parle un chinois presque parfait et c'est un lecteur assidu de littérature chinoise classique et ancienne, dont les ouvrages favoris sont "Les Trois royaumes" et "Au Bord de l'eau". Son ambition est de traduire ces deux romans en Danois, en collaboration avec un autre ami encore plus érudit également diplômé d'études chinoises. "J'espère un jour pouvoir faire connaître les merveilles de la culture chinoise ancienne à la population danoise, en traduisant ces œuvres classiques chinoises en Danois", raconte-t-il.

Un fait intéressant concernant M. Song est lié à sa lecture vraiment abondante d'œuvres classiques. Parfois lorsqu'il parle chinois, il utilise des mots anciens à la place de ceux en usage aujourd'hui. Dans le cas du mot "pirate", par exemple, qui aujourd'hui se traduit généralement par "haidao", lui emploie à la place le mot "haikou", un mot ancien qui était utilisé pendant les dynasties Song et Qing.

De plus, lorsque j'évoque avec lui des phénomènes et expressions uniques du chinois, il les comprend naturellement.

Démontrant sa maîtrise de l'accent chinois, il s'amuse à imiter des Chinois parlant anglais avec un fort accent chinois. Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire car son imitation est parfaite et ressemble véritablement à la manière dont l'anglais peut être déformé par un accent chinois authentique.

Ce ne sont que deux exemples de l'amour profond que peuvent avoir des étudiants danois pour la culture chinoise, et beaucoup de leurs condisciples ont développé des hobbies et des passions similaires en rapport avec les arts et la culture de Chine. J'ai pu croiser ainsi un artiste danois qui a appris à maîtriser la calligraphie chinoise, mieux encore que de nombreux Chinois, et plusieurs étudiants qui excellent dans la préparation de raviolis chinois. Chaque fois que je rencontre des gens comme eux, je m'émerveille devant l'intensité de ces échanges d'expérience et la manière dont ils peuvent combler le fossé entre différentes cultures et différents peuples. Je ressens aussi une grande fierté, devant l'importance de l'impact qu'ont pu avoir, et qu'ont encore, la culture et l'histoire de la Chine.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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