Une feuille d'or de la couronne de Napoléon vendue 625 000 Euros

Une feuille de laurier en or provenant de la couronne qui portait Napoléon lors de son couronnement en 1804 a été vendue le 19 novembre pour 625 000 Euros lors d'une vente aux enchères organisée par la maison Osenat à Fontainebleau, près de Paris. Ce montant dépasse de très loin l'estimation initiale, qui se situait entre 100 000 et 150 000 Euros, preuve, s'il en était encore besoin, de l'extraordinaire aura dont jouit aujourd'hui encore Napoléon. Cette vente aux enchères a suscité l'intérêt des collectionneurs non seulement de France mais aussi de l'étranger. La délicate feuille avait été conservée jusqu'à ce jour par les descendants de l'orfèvre qui l'avait fabriquée.

La couronne, représentée dans le tableau « Le Couronnement de Napoléon » du peintre classiciste Jacques-Louis David, avait été jugée trop lourde par le monarque quand il l'a essayée pour la première fois. L'orfèvre Martin-Guillaume Biennais avait ensuite enlevé six grandes feuilles, les donnant à ses filles. Une de ces feuilles était celle qui a été vendue à Fontainebleau, la trace des autres ayant été perdue. Une autre feuille, extraite de la couronne en 1805, a été vendue dans les années 1980 pour 80 000 Francs de l'époque (12 000 Euros environ) et appartient désormais à la collection du Musée national de Fontainebleau.

Et peu importe si, comme l'a souligné l'expert Jean-Claude Dey, « Napoléon n'a jamais porté cette feuille de la couronne », ajoutant que ce n'est pas la même symbolique qu'une des 44 feuilles de la couronne qui, par la suite, a été fondue sous la Restauration (1814-1830) avec les autres attributs impériaux, pour effacer les souvenirs de celui que les Bourbons qualifiaient d'« usurpateur ». Environ 400 objets liés à Napoléon ont été vendus aux enchères. Parmi eux, une boîte en bois, décorée d'abeilles et de fleurs d'or, qui appartenait à Joséphine. Elle a également été fabriquée par Bienne et est partie pour 156 250 Euros, alors que l'estimation initiale était entre 40 et 50 000 Euros.

Il ne reste que peu de choses de cette grandiose cérémonie : le bâton couronné et semé d'abeilles et le glaive à poignée d'or enrichie de diamants du sacre sont aujourd'hui détenus par le collectionneur du premier empire Pierre-Jean Chalençon, possède la plus grande collection privée consacrée à l’Empereur, et détient aussi l'anneau du sacre, les Grandes Armoiries de l’Empereur en bronze doré réalisées pour la décoration de Notre-Dame, ainsi qu'un tableau grandeur nature de Napoléon en costume de sacre. Enfin, la selle de parade dite « du sacre de Napoléon Ier » est aujourd'hui la propriété du Musée de l'Armée à Paris. Cette selle de parade fut probablement utilisée dans le cortège accompagnant le carrosse de l'Empereur le jour de la cérémonie.