Les mesures de défense commerciale visant les produits solaires chinois sont contraires aux intérêts de l'Union européenne (UE), a déclaré la ministre danoise du Commerce extérieur, Pia Olsen Dyhr, dans une interview récente.
"Il est clair, à nos yeux, que la politique de défense commerciale en cours nuira aux relations avec la Chine", et "porterait aussi, sans aucun doute, atteinte aux intérêts de l'UE", a confié à Xinhua par téléphone Pia Olsen Dyhr.
"Pour recourir à un mécanisme anti-dumping, il faut prouver deux choses, non seulement politiquement mais aussi légalement. Il faut d'abord démontrer qu'il y a bien dumping, et ensuite, qu'il nuit aux intérêts de l'UE", a-t-elle dit.
S'agissant de l'affaire des panneaux solaires, peu importe s'il y a un soi-disant "dumping" pratiqué par les producteurs chinois, la Commission européenne n'a pas, en réalité, prouvé que cela portait atteinte aux intérêts de l'UE, a-t-elle ajouté.
La Commission européenne a décidé, le 4 juin dernier, d'imposer des taxes anti-dumping provisoires sur les importations de panneaux, cellules et plaquettes solaires en provenance de Chine.
A compter du 6 juin, toutes les importations par l'UE de produits solaires chinois ont été soumises à une taxe punitive de 11,8% jusqu'au 6 août, qui passera alors à 47,6%, si les deux parties ne parviennent pas à un accord négocié.
En raison de ses répercussions "désastreuses" sur l'emploi et l'activité économique le long de la chaîne de valeur de l' industrie photovoltaïque européenne, la décision de Bruxelles a provoqué un large mouvement d'opposition de la part de membres de l'UE et de sociétés du secteur solaire.
En tout, 18 pays membres de l'UE, y compris le Danemark, ont voté fin mai contre la proposition de la Commission européenne d'imposer des taxes anti-dumping provisoires sur les produits solaires chinois importés, selon des sources.
Au début de ce mois, plus de 30 chefs d'entreprise, représentant plus de 740 sociétés européennes du secteur solaire, ont déclaré, lors d'une audience à la Commission européenne, que les mesures anti-dumping avaient d'ores et déjà entraîné annulations de commandes et pertes d'emplois.
La ministre danoise a appelé les deux parties à résoudre leur différend commercial par la voie des négociations, sans quoi les relations économiques entre l'UE et la Chine en souffriraient.
Elle a souligné que ces mesures anti-dumping représentaient un risque potentiel, non seulement au niveau commercial mais aussi politique.
"Le Danemark considère la Chine comme un partenaire commercial très important. Alors que nos relations se développent très rapidement, je pense que nous devons être prudents dans notre utilisation des mesures anti-dumping", a-t-elle poursuivi.
Concernant les négociations, la ministre a indiqué y voir une perspective de solution qu'il ne faudrait pas rater. "J'espère que nous trouverons un accord bientôt, non seulement pour l'Europe mais aussi pour la Chine", a-t-elle souligné.