L'économie chinoise montrant des signes de reprise, les analystes estiment que le risque du système bancaire de l'ombre (Shadow Banking System) et de la dette des gouvernements locaux, les deux soucis financiers majeurs de ces derniers mois, n'allaient pas faire tomber la deuxième économie mondiale.
Tout en contenant l'expansion financière, action essentielle pour maintenir l'économie chinoise en bonne santé, il existe cependant une crainte sur le marché que cette transition se traduise par un atterrissage brutal. Et sans les améliorations récentes, les initiés auraient pu être beaucoup plus inquiets.
Les activités manufacturières du pays ont légèrement rebondi après trois mois de contraction. Les grandes entreprises industrielles chinoises ont vu leurs bénéfices combinés s'élever à 11,6% au mois de juillet,contre 6,3% en juin.
Selon les économistes, les améliorations ont suivi l'argent facile du début de l'année ainsi que les mouvements du gouvernement pour stabiliser la croissance.
«L'économie chinoise se déplace rapidement. Mais cela ne signifie pas nécessairement qu'elle va décrocher. Si c'est le cas, la confiance du marché serait sévèrement touchée. Nous ne pouvons pas stimuler l'économie à l'aveuglette, et nous ne pouvons laisser tomber la croissance au-dessous d'un certain niveau», a déclaré Wang Yiming, directeur adjoint de l'Institut macroéconomique de la Commission nationale pour le développement et de la réforme (NDRC), le haut planificateur économique chinois.
«Certains problèmes accumulés dans une période de forte croissance seront exposés une fois que la croissance économique sera au ralenti», a ajouté le responsable.
En juin, un resserrement du crédit avait alerté les investisseurs des difficultés financières de la Chine. Les prêts interbancaires étaient pratiquement gelés, quand en sept jours le taux de la Shanghai Interbank Offered Rate (SHIBOR) a grimpé de deux chiffres.
Le système bancaire de l'ombre, en particulier les produits de gestion de patrimoine (WMP), ont épinglé les principales causes de la pénurie d'argent.
Les économistes craignaient que le système bancaire parallèle, ainsi que la dette massive des gouvernement locaux, déclenchent une crise financière, après le ralentissement de la croissance économique de la nation de 7,5% au deuxième trimestre, soit un taux nettement inférieur à la croissance à deux chiffres de ces trois dernières décennies.
Shang Fulin, président de la Commission de régulation bancaire, a déclaré que la plupart des produits de gestion de patrimoine étaient strictement réglementés, et que les risques de shadow banking étaient contrôlables.
Pour certains experts, la dette des gouvernement locaux, bien qu'en hausse en dépit d'une compression rigide, peut être efficacement résolue.
Les gouvernements locaux chinois ont accumulé 10,7 trillions de yuans (1,7 trillion de dollars ) de dettes à la fin de l'année 2010. Selon un audit des 36 gouvernements locaux par le Bureau national d'audit, en augmentation de 12,9% entre la fin 2010 et la fin 2012.
«Même s'il y a peu de créances irrécouvrables parmi la dette massive du gouvernement», a déclaré Lin Muxi, économiste à l'Université du Liaoning.
«De nombreuses dettes correspondent aux bons actifs, comme les infrastructures de transport et les projets de logements abordables. Les modalités peuvent être plus longues, mais les créances sont remboursables», a expliqué Lin.
Song Li , vice-directeur du centre de recherche de l'économie de la NDRC, a indiqué que les gouvernements locaux chinois ont rencontré un problème de liquidité, mais que cela n'était que de courte durée.
«Le problème des gouvernements locaux sont d'ordre financier, nous devons donc examiner ces dettes locales plus objectivement», a-t-il fait remarquer.
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