"Marco Polo a voyagé plusieurs années pour arriver dans le Sichuan, et il m'a fallu dix jours de train en 1982 pour me rendre à Chengdu pour la première fois depuis l'Allemagne", a déclaré Jörg Wuttke.
M. Wuttke, président de la Chambre de commerce de l'Union européenne en Chine, a fait cette remarque dans son discours prononcé lors de la 9e Foire de coopération commerciale et technologique UE-Chine, qui se tient du 21 au 23 octobre à Chengdu, capitale du Sichuan.
Par rapport aux membres fondateurs de l'UE, tels que la France et l'Allemagne, les hommes d'affaires d'Europe centrale et orientale sont de nouveaux arrivés au Sichuan.
Longue de 9.826 km, la voie ferrée express Chengdu-Lodz, sur laquelle circule un train hebdomadaire depuis son lancement en 2013, est capable de transporter les marchandises d'une extrémité à l'autre en deux semaines. La ligne relie Chengdu et Lodz, en Pologne, via les villes chinoises comme Baoji et Lanzhou, ainsi que les pays tels que le Kazakhstan, la Russie et la Biélorussie.
Il s'agit de la deuxième ligne à relier le Sichuan à l'Europe, après une ligne au départ de Chongqing qui avait été inaugurée en 2011.
"Le train à grande vitesse permet de lier étroitement la partie occidentale de la Chine à l'Europe (centrale et orientale)", a indiqué Tang Jiqiang, directeur du bureau chargé de la planification d'un district de Chengdu, rappelant que la coopération sino-européenne, qui passait par la navigation maritime, manquait jusqu'alors d'une liaison physique sur le continent.
En septembre 2013, le président chinois Xi Jinping a proposé le concept stratégique de la Ceinture économique de la Route de la soie lors de sa visite en Ouzbékistan. En novembre dernier, le Premier ministre Li Keqiang a signé une série d'accords avec des dirigeants d'Europe centrale et orientale en Roumanie, lançant la coopération commerciale entre les deux parties.
Selon M. Wuttke, la ligne Chengdu-Lodz reflète la balance commerciale déficitaire de l'Europe avec la Chine. Pour cinq trains pleinement chargés au départ de la Chine, quatre trains vides font le chemin inverse. "Des entreprises européennes n'arrivent pas à accéder au marché chinois. L'Europe de l'Est produit des fruits et légumes en abondance, mais ceux-ci sont difficiles à exporter vers la Chine", a indiqué M. Wuttke.
M. Wuttke a exhorté les entreprises européennes à s'efforcer de remplir les quatre trains vides. Selon lui, "aucune route est à sens unique".
Les Tchèques font de leur mieux pour remplir ces trains, présentant notamment trois avions légers lors de la foire. "Très différents par rapport à ceux Airbus, nos avions sont destinés à la voltige, aux loisirs et à la formation de pilotes", a expliqué Jan Fridrich, vice-président de l'Association tchèque des avions légers.
Durant cette foire, une entreprise tchèque a signé un accord de coopération avec une entreprise locale et le gouvernement de Beichuan pour investir dans un projet de production d'avions de la série ALTO TG dans le Parc industriel de l'aviation générale de Beichuan, au Sichuan.