Les sanctions américaines contre ZTE pourraient nuire à la 5G

L'interdiction d'achat de composants américains visant l'équipementier de télécommunication chinois ZTE pourrait nuire au développement des smartphones 5G et d'un réseau sans fil rapide, a estimé jeudi Patrick Moorhead, un expert basé en Californie.

Le ministère américain du Commerce a suspendu lundi un accord de contrôle des exportations conclu avec ZTE, le frappant de sept ans d'interdiction d'achat de composants américains, en raison de violations présumées de règles d'exportation.

"Du point de vue des équipements télécom 5G, je ne pense pas que la société en souffrira trop, mais ça va nuire aux smartphones 5G et à toute ambition en matière de centre de données 5G", a jugé M. Moorhead, président et analyste principal de Moor Insights & Strategy, un cabinet-conseil spécialisé dans la tech.

En phase de développement, la cinquième génération (5G) de standards pour la téléphonie mobile vise à apporter des capacités bien plus élevées que la 4G. Les sept prochaines années sont considérées comme une période critique au cours de laquelle les géants du secteur vont mettre au point et lancer cette nouvelle technologie.

Les principaux fournisseurs américains de ZTE sont Qualcomm et Intel en ce qui concerne les puces, ainsi qu'Acacia et Lumentum pour les composants optiques. Pour M. Moorhead, les implications des sanctions américaines font que "ZTE va avoir des difficultés à être compétitif dans les smartphones et l'edge computing", à savoir le traitement de données à la périphérie du réseau.

Le ministère chinois du Commerce a estimé que cette sanction allait se retourner contre les Etats-Unis.

"Si les Etats-Unis pensent pouvoir freiner le développement de la Chine et la contraindre à faire des concessions au moyen d'un protectionnisme unilatéral préjudiciable aux intérêts des entreprises chinoises et américaines, ils se trompent", a commenté son porte-parole, Gao Feng.

ZTE possède 14 bureaux et six centres de recherche aux Etats-Unis, soutenant près de 130.000 emplois high tech dans le pays.