Dernière mise à jour à 10h59 le 21/04
La Russie présentera bientôt des preuves que les forces de défense aérienne syriennes ont intercepté plus de la moitié des missiles tirés lors des récentes frappes américaines, a annoncé vendredi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Les forces syriennes ont utilisé des systèmes de défense aérienne datant de l'ère soviétique et tiré 112 missiles surface-à-air pour repousser les frappes américaines, détruisant 71 des 103 missiles lancés la semaine dernière par la coalition occidentale, d'après le ministère russe de la Défense. Cependant, le Pentagone a lui affirmé que les missiles "ont touché avec succès toutes les cibles".
"Notre état-major a bien cerné les frappes. Nous avons observé tout ce qui se passait en temps réel. Nous sommes prêts à nous porter garants des statistiques fournies par notre armée", a fait savoir M. Lavrov dans une interview accordée à la chaîne Russia Today. Il a demandé aux Etats-Unis et à leurs alliés de prouver que tous les missiles ont touché leurs cibles.
M. Lavrov a également déclaré plus tôt que la Russie a décidé de ne pas livrer son système de défense aérienne moderne S-300 à la Syrie à la demande des pays occidentaux, qui estiment que ce système pourrait déstabiliser la situation bien qu'il soit purement défensif. "Désormais, nous n'avons plus d'obligation morale", a-t-il fait remarquer.
Le système S-300 a été déployé pour la première dans l'ancienne Union soviétique en 1979 et a été modernisé plusieurs fois depuis pour devenir l'un des systèmes de défense aérienne les plus sophistiqués au monde.
Le 14 avril, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France ont lancé des frappes aériennes conjointes sur des cibles militaires en Syrie en réponse à l'utilisation présumée par le gouvernement de Bachar el-Assad d'armes chimiques à Douma, dernier bastion rebelle de la Ghouta orientale, près de Damas. La Syrie nie catégoriquement ces accusations, qui n'ont pas été vérifiées par une enquête indépendante.