Dernière mise à jour à 10h34 le 18/07
L'Industrial and Commercial Bank of China, également connue sous le nom d'ICBC, a fait inscrire à la Bourse de Londres l'équivalent de 1,58 milliard d'obligations vertes, des titres qui vont servir à financer des projets durables et soutenables pour l'environnement.
Cette cotation est la plus grosse jamais réalisée sur la London Stock Exchange, ou LSE, pour des obligations vertes. Cela représente aussi la première émission de titres chinois sur le marché des titres internationaux de la Bourse.
Une obligation verte un type de prêt que les entreprises, les États et les banques utilisent pour financer des projets liés au climat ou à l'environnement.
« Ces obligations sont valorisées à des prix extrêmement serrés et financent des actifs à travers le monde, de la Chine au Pakistan en passant par les parcs éoliens d'Écosse, cela montre donc bien l'ampleur des opérations entreprises par ICBC », explique Nikhil Rathi, directeur exécutif de la LES.
Ces nouveau obligations d'ICBC sont soutenus par une série d'actifs dans le secteur des transports bas-carbonés ainsi que dans l'éolien, le solaire et les énergies marines renouvelables, mais aussi trois lignes de train en Chine, de nombreuses parcs éoliens et solaires sur terre et en mer en Chine et au Pakistan, et, pour finir, la ferme éolienne offshore de 588 mégawatt baptisée Beatrice qui est actuellement en construction au large de l'Écosse.
Sean Kidney, directeur exécutif de de la Climate Bonds Initiative, a déclaré que cette opération témoignait de l'intention d'ICBC de devenir une banque de crédit leader dans le secteur de l'économie verte au niveau mondial. D'après lui, cela montre également l'engagement qu'a pris la Chine pour réduire l'impact environnemental de l'initiative « la Ceinture et la Route », le considérable projet d'infrastructures et de développement économique dans lequel plus de 60 nations sont impliquées.
« Nous avons devant nous un incroyable défi pour apporter des solutions, à l'échelle de la planète, au changement climatique et à l'impact environnemental de la pollution », a déclaré Kidney. « Le président Xi Jinping a souligné que le projet de « la Ceinture et la Route » devait être vert, et il est primordial pour le monde, pour la Chine et pour tous les pays qui considèrent la Chine comme un exemple, dans le but de faire le saut vers l'économie verte. »
Les obligations vertes valorisées en deux devises comprennent une tranche à taux variable en dollar de trois ans qui a permis de lever 500 millions de dollars, une seconde de cinq ans qui a permis d'en lever 500 supplémentaires, et une tranche à taux variable en euro de trois ans qui a permis de lever 500 millions d'euros.
Han Ruixiang, directeur général de la filiale londonienne d'ICBC, affirme que sa banque utilisera les recettes pour investir dans des actifs verts dans le cadre du Green Bond Framework mis en place par la banque, notamment les actifs qui touchent aux énergies renouvelables, à l'efficience énergétique, au transport bas-carboné, à la soutenabilité de l'approvisionnement en eau et au traitement des eaux usées.
« Ces actifs sont localisés dans des pays le long de « la Ceinture et la Route » et comportent un parc éolien offshore au Royaume-Uni », rapporte Han.
John Glen, secrétaire économique au trésor et ministre de la City, a déclaré que le renforcement des liens entre l'industrie des services financiers du Royaume-Uni et les banques et investisseurs chinois était primordial au regard de la prochaine sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.
« Le Royaume-Uni quittant l'Union européenne, il est vraiment très important que nous cherchions à approfondir ces partenariats financiers internationaux », a souligné Glen. « Le trésor s'engage à renforcer les relations qu'entretient l'industrie des services financiers avec la Chine. »
Les émissions d'obligations vertes internationales ont atteint 155,5 milliards de dollars en 2017, une hausse supérieure à 78% par rapport à 2016, rapporte le cabinet juridique basé à Londres Linklaters. La Chine est l'un des leaders dans l'émission d'obligations vertes, puisqu'en effet, elle en a émis pour 36,4 milliards de dollars l'année dernière.