Dernière mise à jour à 15h43 le 25/05

Page d'accueil>>Opinion

Une maladie chronique de la démocratie américaine difficile à guérir (4) : la tragédie sans fin de la violence par armes à feu

Xinhua | 25.05.2021 15h33

« Alors que la Maison Blanche mettait encore le drapeau en berne pour les huit victimes d'une fusillade de masse en Géorgie, 10 autres personnes ont perdu la vie dans un drame similaire dans le Colorado. Dans les jours qui se sont écoulés entre les deux fusillades, 250 autres Américains ont été tués par balles dans les rues ». Il n'y a pas longtemps, le président américain Joe Biden a prononcé un discours devant le Congrès, dans lequel il a évoqué la prolifération de la violence armée aux États-Unis. Face aux incidents de ce genre continus, la voix du ressentiment du public s'est à nouveau élevée, tout comme les accusations contre la démocratie américaine.

La fréquence des violences armées est un défi majeur auquel la société américaine est confrontée. Selon les médias américains, plus d'1,5 million d'Américains sont morts de suicide, de meurtres et d'accidents liés aux armes à feu depuis 1975, soit plus que le nombre total de décès causés par toutes les guerres menées par les États-Unis depuis la guerre civile de 1861-1865. De même, les données publiées par les « Archives de la violence par armes à feu » des États-Unis ont montré qu'en 2020, plus de 41 500 Américains ont été tués par balle, soit une moyenne de plus de 110 personnes par jour, un record. Il y a eu 592 fusillades en masse aux États-Unis, soit une moyenne de plus d'1,6 par jour. Le magazine américain «Time» a qualifié cette année sanglante de « l'une des années les plus violentes » aux États-Unis depuis des décennies. Des responsables américains ont quant à eux souligné que la violence armée était une épidémie aux États-Unis et que c'était un « défaut de caractère des États-Unis en tant que pays ».

Les gens ne sont pas en sécurité à cause de la violence armée, mais dans le même temps ils achètent des armes justement à cause de leur manque de sécurité. Il s'agit d'un cercle vicieux aux États-Unis. Une étude de l'Université de Californie à Davis a révélé que la déficience de contrôle de l'épidémie aux États-Unis a fait perdre confiance aux gens dans la stabilité sociale. De nombreuses personnes qui s'opposaient autrefois à la possession d'armes à feu ont également commencé à acheter des armes, ce qui a entraîné une augmentation des achats d'armes à feu pendant l'épidémie. Selon le site du Washington Post, sous l'influence de l'épidémie de COVID-19 devenue incontrôlable, des manifestations raciales et des conflits électoraux, les ventes d'armes aux États-Unis atteindront 23 millions d'exemplaires en 2020, soit une augmentation de 64% par rapport à 2019. Selon les données de la Fédération nationale des sports de tir des États-Unis, en 2020, le nombre de personnes achetant des armes aux États-Unis pour la première fois a dépassé 8 millions. Cette année, le problème des armes à feu aux États-Unis s'est aggravé. Au premier trimestre, les ventes d'armes à feu ont atteint 5,5 millions, soit les plus fortes ventes pour un trimestre depuis 1999.

La culture des armes à feu est profondément enracinée dans la culture traditionnelle américaine. Il existe plus de 130 000 points de vente légaux d'armes à feu aux États-Unis, soit environ 10 fois le nombre de points de vente McDonald's dans le pays. Les magasins d'armes sont plus courants que les restaurants de restauration rapide, ce qui montre à quel point la « dépendance aux armes à feu » est grande ; le nombre d'armes appartenant à des civils aux États-Unis est de près de 400 millions, dépassant de loin sa population totale de 330 millions d'habitants. Le deuxième amendement à la Constitution américaine dispose qu'« Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit du peuple de détenir et de porter des armes ne doit pas être transgressé ». Le problème est que les États-Unis ont des lois pour protéger les droits des armes à feu, mais qu'ils ne parviennent pas à éviter les crimes par armes à feu. Le New York Times a étudié 19 incidents de fusillade aux États-Unis entre 2009 et 2018 et a constaté que de nombreuses armes utilisées dans des fusillades de masse avaient été achetées légalement et avaient même satisfait aux vérifications d'antécédents fédérales. En réponse à un phénomène aussi étrange, certains critiques américains ont souligné, amers : la vie des Américains est une sorte de « jeu à somme nulle », et la liberté d'existence pacifique est remplacée de temps en temps par un véritable « privilège de tuer ».

Un contrôle strict des armes à feu peut réduire les accidents dus aux armes à feu. Ce principe a du sens, mais la démocratie américaine le rend tout simplement impossible. Depuis la fondation des États-Unis, seuls 27 amendements constitutionnels ont été adoptés. L'amendement le plus récent en vigueur a été adopté en 1789, mais n'est entré en vigueur qu'en 1992. Sur cette base, on comprendra aisément qu'il est presque impossible d'abolir ou de modifier le deuxième amendement à la Constitution américaine. Au niveau législatif, les partis Démocrate et Républicain sont dans une confrontation acharnée depuis de nombreuses années, et ils n'hésitent souvent pas à « s'opposer pour le simple plaisir de s'opposer ». Il va de soi qu'un projet de loi sur le contrôle des armes à feu aura bien du mal à percer au Congrès. Bien sûr, il ne s'agit pas tant d'obtenir le vote du Parlement, mais plutôt de passer outre les groupes d'intérêt qui s'opposent au contrôle des armes à feu. Le problème est que ces groupes d'intérêt gagnent en influence grâce à d'énormes contributions politiques et sont pleinement capables de restreindre ou même d'empêcher le contrôle des armes à feu. Depuis 1994, les États-Unis n'ont pratiquement pas adopté de lois significatives sur le contrôle des armes à feu. L'administration Obama a essayé de faire adopter le contrôle des armes à feu à plus de 20 reprises, mais en fin de compte, tous ces efforts ont été infructueux. Des critiques déçus ont déploré que le terme « contrôle des armes à feu », qui apparaît si fréquemment dans les principaux médias aux États-Unis, est « aussi courant que les armes à feu », mais n'a jamais été appliqué.

« Les fusillades de masse dans la société américaine ne sont ni normales ni inévitables. Elles sont le produit de l'inaction, de la lâcheté et de l'avidité » et « le résultat d'une stagnation politique dégénérée ». Ces commentaires des médias américains reflètent les attentes pessimistes de l'opinion publique selon lesquelles la catastrophe des armes aux États-Unis sera difficile à éradiquer.

Par Zhong Sheng (Zhong Sheng est un pseudonyme souvent utilisé par le Quotidien du Peuple pour exprimer son point de vue sur la politique étrangère)

1. Les maladies chroniques difficiles à guérir de la démocratie américaine (1) - Quand l'argent est le maître de la démocratie

2. Les maladies chroniques difficiles à guérir de la démocratie américaine (2) - Qui est responsable du désordre ?

3. Les maladies chroniques difficiles à guérir de la démocratie américaine (3) - Quand la couleur de la peau reste une chose essentielle

(Rédacteurs :Ying Xie, Yishuang Liu)
Partagez cet article sur :
  • Votre pseudo
  •     

Conseils de la rédaction :