Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault va informer les principaux responsables parlementaires de la situation en Syrie avant le débat au Parlement de mercredi.
Depuis samedi, l'opposition appelle le président François Hollande à organiser un vote au Parlement sur la perspective d'une action militaire de la France contre la Syrie.
En présence des ministres des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le Premier ministre français recevra les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, les présidents des commissions des affaires étrangères et de la défense de l'Assemblée et de la commission des affaires étrangères et des forces armées du Sénat, ainsi que les présidents des groupes politiques de la majorité et de l'opposition des deux chambres du parlement.
La rencontre de lundi intervient alors que les ténors de la classe politique expriment leurs réserves sur la perspective d'une intervention en Syrie. Le président de l'Assemblée nationale, le socialiste Claude Bartolone, approuve la perspective d'une frappe en Syrie.
Mais il met en garde contre "une vengeance sans suite", dans un entretien au Journal De Dimanche. "On ne peut pas laisser ces actes abjects sans réponse, mais la communauté internationale doit être plus précise sur les objectifs que nous poursuivons", a-t-il ajouté.
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, a dénoncé un "esprit munichois" chez des dirigeants de l'opposition qui émettent des réserves au sujet d'une action militaire de la France en Syrie. Harlem Désir a implicitement visé le président de l'UMP, Jean-François Copé, qui, après avoir approuvé sur le fond et la forme la détermination de François Hollande à agir en Syrie, déclare dans une interview à Sud-Ouest Dimanche qu'"avant toute décision, il faut attendre les conclusions des inspecteurs de l'ONU".
Dans une "Lettre ouverte au président de la République" publiée par Le JDD, le président du MoDem, François Bayrou, reproche à François Hollande de se préparer à intervenir militairement en Syrie pour la "donner à des forces fondamentalistes engagées dans une entreprise globale d'instauration de l'islamisme politique".
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen, indique, dans un entretien au Parisien Dimanche, que "la France n'a pas intérêt à entrer dans une guerre de religion" en Syrie.
Pour Jean-Pierre Chevènement, "il eût mieux valu privilégier une posture de négociations et faire de la France un intermédiaire entre les camps qui s'opposent dans ce qui est une véritable guerre civile intercommunautaire".
La présidente de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, la socialiste Elisabeth Guigou a rappelé, dimanche, sur i-Télé, qu'au terme de la Constitution de la Ve République, le chef de l'Etat et chef des armées détient "la responsabilité de décider" et peut se passer de l'accord du Parlement pour engager les forces armées à l'étranger.
"Il le peut absolument, c'est la lettre et l'esprit de la Constitution", a indiqué Elisabeth Guigou.