La présidente brésilienne Dilma Rousseff a publié lundi un communiqué officiel sur le nouveau scandale révélant que l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) avait espionné le géant brésilien du pétrole et du gaz Petrobras, une entreprise publique, et a de nouveau exhorté le gouvernement américain à s'expliquer.
Selon le communiqué de Mme Rousseff, si l'authenticité de cette information est prouvée, elle confirmerait que les motivations américaines n'ont rien à voir avec de pseudo-enjeux de sécurité nationale et dessert plutôt ses intérêts économiques et stratégiques.
"Petrobras ne représente aucune menace à la sécurité d'un pays. L'entreprise représente toutefois l'un des plus importants actifs pétroliers au monde et fait partie du patrimoine de la population brésilienne", a estimé Mme Rousseff.
Elle a fait savoir que son gouvernement a déjà demandé des explications au gouvernement américain et demandé des actions concrètes pour mettre fin à ce qu'elle a décrit comme "de l'espionnage qui est une insulte aux droits de l'Homme, à la souveraineté et aux intérêts économiques brésiliens".
La présidente a indiqué que cet acte d'espionnage était incompatible avec la notion de coexistence démocratique entre pays amis, et a promis de prendre des mesures pour protéger le Brésil, son gouvernement et ses entreprises.
L'espionnage américain de Petrobras, dernier épisode en date du scandale international lié au programme mondial de surveillance américaine, a été révélée dimanche soir lors de l'émission télévisée "Fantastico", qui avait dévoilé une semaine plus tôt que la NSA avait espionné les communications privées de la présidente brésilienne et du président mexicain Enrique Pena Nieto.
Avant les révélations sur l'affaire Petrobras, Mme Rousseff avait rencontré la semaine dernière le président américain Barack Obama et lui avait demandé des explications.