L'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, doit se pencher mercredi soir sur une proposition de loi prévoyant l'instauration de sanctions contre les clients de prostituées, qui fait débat depuis plusieurs semaines.
Pour lutter contre la prostitution, le texte, porté par une députée de la majorité socialiste, Maud Olivier, et ardemment défendu par la porte-parole du gouvernement et ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, doit également abroger le délit de racolage passif.
La future loi, si elle est adoptée, permettrait ainsi de poursuivre les clients des réseaux de prostitution et non plus les prostituées elles-mêmes. Elle devrait prévoir également un "parcours de sortie" pour les femmes concernées.
Le texte est également soutenu par une partie de la droite, en particulier le député UMP (Union pour un mouvement populaire), Guy Geoffroy, président de la commission spéciale ayant rédigé la proposition de loi.
Pourtant, il est loin de faire l'unanimité, même au sein de la majorité parlementaire de gauche. Le député écologiste, Sergio Coronado, n'a pas caché sa défiance à l'égard de cette proposition de loi, jugée réductrice.
A ses yeux, le texte avancé "part du principe selon lequel il n'y aurait qu'une seule prostitution et qui se résumerait à la traite ou au proxénétisme".
Les forces de l'ordre ont, pour leur part, mis en garde contre la suppression du délit de racolage au profit d'une infraction de recours à la prostitution, difficile à constater pour les agents de police.
Si la loi est votée, l'achat de tout acte sexuel sera passible d'une amende de 1. 500 euros, et de 3.000 euros en cas de récidive.