La banque centrale de Grèce a recommandé de fermer les banques et d'imposer un contrôle des capitaux, a annoncé dimanche soir le Premier ministre grec Alexis Tsipras lors d'une allocution télévisée à l'adresse du pays.
En parallèle, Athènes a renouvelé sa demande aux créanciers internationaux d'une extension du programme d'aide pour quelques jours, a-t-il indiqué, dans le but d'éviter une évolution dramatique dans les prochains jours.
Le dirigeant grec n'a pas précisé si les banques resteraient fermées et si le contrôle des capitaux serait imposé dès lundi, afin de faire face à une ruée alarmante vers les banques pendant le week-end alors que l'on craint un incident de crédit, selon des sources du ministère des finances.
Il a assuré que dans tous les cas les retraites et les salaires seraient payés normalement cette semaine et à appelé les Grecs à garder leur sang froid et à résister aux "chantages".
L'allocution a eu lieu quelques heures après que la Banque centrale européenne a décidé de garder l'aide d'urgence en liquidité pour le système bancaire grec au même niveau, suite à l'initiative surprise d'Athènes de recourir à un référendum dimanche prochain.
Après l'échec de cinq mois de négociations avec les créanciers internationaux sur les termes d'une coopération post-plan d'aide, le gouvernement d'extrême gauche a demandé aux électeurs de voter pour accepter ou rejeter le projet d'accord présenté jeudi à Bruxelles par les créanciers.
Sans prolongation de l'aide, la Grèce sera donc incapable de rembourser pas moins de 1,5 milliard d'euros (1,7 milliard de dollars) d'ici le 30 juin au Fonds monétaire international (FMI). Ce défaut de paiement pourrait risquer de coûter cher à une population grecque qui fait de gros sacrifices depuis plus de cinq ans, mais aussi d'avoir un impact sur la zone euro et le système bancaire, avertissent les analystes.
Lors d'entretiens téléphoniques samedi avec ses pairs européens, indique-t-on de sources gouvernementales grecques, M. Tsipras a martelé que son pays survivrait, quelque soient les décisions prises à Bruxelles. Néanmoins, il semble que la population soit divisée sur la question. De récents sondages indiquent que six Grecs sur dix sont favorables à un maintien dans la zone euro à n'importe quel prix.