Un attentat suicide a fait 28 morts et 100 blessés lundi dans le sud-est de la Turquie, a déclaré un gouverneur.
L'explosion a visé le Centre culturel Amara dans le district de Suruc dans la province de Sanliurfa, près de la ville syrienne de Kobane, également connue sous le nom d'Ayn al-Arab.
Les forces de sécurité tentent d'identifier le kamikaze, a indiqué le gouverneur de la province de Sanliurfa, Izzettin Kucuk, cité par la chaîne d'information privée NTV.
Les officiels imputent cette puissante explosion à l'Etat Islamique (EI), selon le média. D'après le député du Parti Démocratique Populaire (HDP), un groupe faisait une déclaration de presse sur la "reconstruction de la ville de Kobane" quand l'explosion s'est produite au centre culturel.
Au moins 300 membres de la Fédération des Associations des Jeunes Socialistes (SGDF), pour la plupart des étudiants, se trouvaient au centre culturel d'Amara, dont le but est d'aider à la reconstruction de Kobane, qui se situe derrière la frontière avec Suruc.
"Environ 400 personnes de toute la Turquie sont venues lundi matin dans le district pour entrer dans la ville de Kobane. Nous pensons que les auteurs de l'attaque sont issus de l'Etat Islamique. C'est un attentat suicide", a déclaré Ismaïl Kaplan, président du Parti Démocratique Populaire pro-kurde (HDP) pour le district.
La télévision a diffusé des images de corps étendus dans le jardin du centre culturel. Le ministère de l'Intérieur a qualifié cette explosion d'"attentat terroriste".
"La Turquie condamne les auteurs de cette attaque atroce qui a visé l'environnement de paix, présente ses condoléances aux victimes et un prompt rétablissement aux blessés", a souligné le ministère.
Sur son compte Twitter, le vice-Premier ministre Yalcin Akdogan a condamné l'incident qu'il a qualifié de "méprisable". Ces attaques terroristes visant l'intégrité et la paix de la Turquie n'atteindront pas leurs objectifs, a-t-il ajouté.
Le leader du CHP (Parti Populaire Républicain, opposition), Kemal Kilicdaroglu, a condamné cette attaque et le parti a envoyé une équipe d'enquête sur les lieux.
Suruc est une ville majoritairement kurde qui se situe de l'autre côté de la frontière syrienne.
La ville abrite les plus grands camps de réfugiés des Syriens et a joué un rôle majeur dans le passage des réfugiés kurdes en Turquie.
Kobane a été attaqué par les djihadistes de l'Etat Islamique (EI) au début de cette année et des milliers de personnes ont traversé le passage frontalier de Mursitpinal pour entrer à Suruc et fuir les violences.
Récemment, les forces de sécurité turques ont arrêté des dizaines de militants de l'EI en Turquie.
Ankara est très critiqué par la communauté internationale qui estime qu'il ne fait pas tout ce qu'il peut pour endiguer le flux de djihadistes en Syrie, mais les autorités turques ont récemment intensifié les mesures de sécurité sur sa frontière longue de 911 kilomètres.