Les principaux partis politiques de l'opposition française ont critiqué vivement la décision du gouvernement français de rompre le contrat de livraison des portes hélicoptères de classe Mistral à la Russie.
Les partis, les Républicains dirigé par Nicolas Sarkozy (droite) ou encore le Front national (extrême droite) de Marine Le pen, parlent de soumission aux Etats-Unies qui auraient demandé la suspension de ce contrat d'armement et évoquent également le coût de l'entretien du navire ainsi que la perte de milliers d'emplois que la non livraison du Mistral va occasionner.
Selon Alain Joyandet, conseiller politique des Républicains et également sénateur de Haute-Saône, les conséquences de la décision du gouvernement français de ne pas livrer le Mistral à Moscou et donc, de payer les indemnités à la Russie, sont multiples.
Il y a "la perte d'un contrat pour nos chantiers de 1,2 milliard, un bateau à quai que nous entretenons à grands frais et il est question de 5 millions d'euros par mois. Il s'y ajoute, poursuit M. Joyandet, des complications majeures pour nos entreprises françaises qui échangent avec leurs clients et fournisseurs en Russie. Il y aura également comme conséquence, l'ouverture d'un front diplomatique à l'Est dont l'opportunité ne parait pas évident", a indiqué dans un communiqué, le conseiller politique des Républicains.
Thierry Mariani, également député Républicains, renseigne que ce refus de livrer le Mistral à la Russie a un coût pour le contribuable français, qui "devra payer environ 1,5 milliards d'euro suite à l'annulation de la vente".
Au Front national, l'officialisation de la non-livraison des navires Mistral à la Russie est qualifiée de "faute lourde qui porte atteinte à la crédibilité même de la France".
D'après Marine Le pen, en dehors des considérations financières importantes de cet accord de non-livraison qui "oblige le contribuable à assumer les choix désastreux" de Hollande, il y a des considérations politiques et commerciales qui "entachent durablement" l'image de la France.
Il s'agit, "de la soumission aux Etats-Unis, qui avaient ouvertement réclamé la suspension de ce contrat d'armement passé avec la Russie, qui apparait au grand jour. La fiabilité de la France en tant que partenaire commercial stratégique prend évidement un coup sévère qu'il est difficile de d'appréhender dans toute son ampleur, tant les effets négatifs d'une telle décision peuvent se faire ressentir pendant des années", a déclaré la présidente du FN dans son communiqué.
Face aux critiques, le ministre français de la Défense, Jean Yves le Drian rassure. En plus de saluer l'accord trouvé avec la Russie sur le Mistral, il déclare que cette décision n'aura "aucune conséquence pour l'emploi".
"La France remboursera à la Russie l'ensemble des frais engagés pour l'acquisition des bateaux. Le prix initial des bateaux étaient de 1,2 milliards. Celui de l'accord qui est le meilleur accord possible, sera inférieur puisque les bateaux ne sont pas achevés et il y a eu suspension du contrat. Les bateaux sont désormais en pleine propriété de la France", a déclaré Le Drian à la RTL.
La France et la Russie sont parvenues à un accord pour rompre le contrat de livraison - signé en 2011 - des portes- hélicoptères de classe Mistral, a informé le mercredi 05, le service de presse de la présidence de la République française.
Pour rappel, c'est en 2011 que la France et la Russie ont signé un contrat de 1,2 milliard d'euro pour la construction de deux bâtiments de guerre de classe Mistral pour la Marine Russe. Selon les termes du contrat, le premier navire baptisé Vladivostok devrait être livré depuis novembre 2014, puis le second, Sébastopol en 2015.