Dernière mise à jour à 13h06 le 16/12
Le conseiller spécial de l'ONU sur la prévention du génocide, Adama Dieng, et la conseillère spéciale de l'ONU sur la responsabilité de protéger, Jennifer Welsh, ont exprimé lundi leur vive préoccupation face aux manifestations publiques d'intolérance au cours des dernières semaines, visant en particulier les musulmans.
"Nous sommes écoeurés par les manifestations flagrantes de haine et d'intolérance, notamment par des personnalités publiques en réponse à des attaques terroristes par des extrémistes violents", ont déclaré les deux conseillers spéciaux dans un communiqué de presse. Ils se sont dits en particulier choqués par "la désinformation et la manipulation des craintes et des préoccupations des gens à des fins politiques".
Les conseillers spéciaux ont condamné sans réserve toutes les attaques criminelles par des extrémistes violents, où qu'elles puissent avoir lieu. Toutefois, ils ont jugé néfaste de lier ces attaques à une population spécifique, en la basant sur son identité, car cela a donné lieu à des discriminations visant les populations musulmanes.
Les conseillers spéciaux ont rappelé que tout "appel à la haine religieuse, raciale et nationale qui constitue une incitation à la discrimination, à l'hostilité ou à la violence" est prohibé par le droit international en matière de droits de l'homme et par les lois ou constitutions nationales de nombreux pays.
Au cours des dernières semaines, il y a eu de nombreux actes d'intimidation et de violence contre des musulmans et des lieux musulmans. Des mosquées en particulier ont été vandalisées.
M. Dieng et Mme Welsh ont également fait référence au fait que des responsables politiques ont demandé que les musulmans soient interdits d'entrée aux Etats-Unis, soient enregistrés dans une base nationale de données, ou soient forcés à porter une identification qui mettrait en évidence leur religion.
Ils ont noté d'autres appels pour que les gouvernements n'acceptent pas les réfugiés en provenance de Syrie et d'Irak. "Ceci est inacceptable. Les réfugiés de Syrie et d'Irak fuient précisément le genre de violence que nous en Occident craignons aussi. Les renvoyer alors qu'ils cherchent refuge est un affront à notre humanité commune", ont dit les deux conseillers spéciaux.
"Au moment où le monde est confronté à des défis complexes, notamment celui des groupes extrémistes violents, les gouvernements et les autres acteurs de premier plan dans la société devraient publiquement dénoncer les mensonges, les préjugés et la peur", ont-ils ajouté.