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Second tour des régionales en France : une victoire de l’idée républicaine

le Quotidien du Peuple en ligne | 15.12.2015 08h44

Le 13 décembre dans la soirée, une nouvelle est arrivée de Paris : lors du second tour des élections régionales, les Républicains de droite ont remporté 7 des 13 nouvelles grandes régions françaises. Les socialistes en ont remporté 5, et le Front National d'extrême droite n'en a remporté aucune. On peut dire que pour ce parti, c'est un échec total.

Sur le visage de la patronne du Front National, Marine Le Pen, pas de sourire éclatant comme après la publication des résultats du premier tour. Au fond d'elle-même, elle devrait comprendre que les idées xénophobes qu'elle professe ne sont pas si populaires que ça en France. Les Français ont en fin de compte exprimé de manière solennelle, avec la raison et la morale, combien ils chérissent leur idéal républicain.

Il y a toutes sortes de raisons pour expliquer la défaite du Front national. Pour certains, c'est une réussite de la stratégie de retrait du Parti Socialiste. En effet, après l'annonce des résultats du premier tour, le Parti Socialiste a annoncé que, dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte d'Azur, où le Front national était largement arrivé en tête, il se retirait et appelait les électeurs du Parti Socialiste à voter pour les Républicains. Cette stratégie était sans doute bonne, mais c'est aussi une manifestation d'une bonne connaissance de la situation globale en général.

D'autres disent que c'est dû à l'augmentation du taux de participation au second tour. En effet, selon les statistiques, par rapport au premier tour, le taux de participation était en hausse de 9%, soit plusieurs millions de personnes. Au premier tour, ces personnes s'étaient certainement abstenues, mais après avoir vu l'extrême droite en position de prendre le pouvoir, ils ont voté avec courage pour le « front républicain », idée qui se réfère principalement aux gens de gauche et de droite croyant en l'idée républicaine, au second tour.

Bien sûr, certains ont fait valoir que la mobilisation des gens de gauche et de droite a été réussie. A gauche, on avait carrément fait remarquer que la montée du Front National risquait d'avoir de terribles conséquences politiques. Le Premier ministre Manuel Valls, appartenant au Parti Socialiste, avait ainsi averti que si les forces d'extrême-droite obtenaient une victoire lors des élections locales, cela pourrait même conduire à la guerre civile.

Quelles que soient les raisons qui ont contribué à ce résultat, une chose est certaine : dans le cœur des Français profondément attachés à l'idée républicaine, le chemin du nationalisme extrême qu'emprunte le Front National est tout simplement inenvisageable.

La montée du Front National ne s'est pas appuyée sur autre chose que deux points : l'utilisation du ressentiment des Français face au taux de chômage élevé et leurs craintes d'attaques terroristes. Partout, ses dirigeants se livrent à la démagogie, ouvrant même des microblogs sur Internet pour attirer les jeunes, comme s'ils étaient les seuls à pouvoir sortir la France de la mauvaise passe où elle se trouve. Et malheureusement, les élections régionales ont eu lieu environ trois semaines après les attaques terroristes de Paris qui ont choqué le monde entier. Elles ont incité certaines personnes à voter pour le Front National. Cependant, le Front National peut bien être démagogique, mais il n'a pas réussi à offrir la moindre façon valable de changer une situation difficile. Cela a amené beaucoup de gens à commencer à se demander s'il avait vraiment la capacité de gérer de grandes régions de France. En bref, le rêve du Front National, tenter de s'emparer de quelques régions à l'occasion de ce scrutin, s'est brisé. Qu'on y songe aussi, si au Front National personne n'a réussi à emporter ne fût-ce qu'une région, qui peut croire qu'il aura la capacité à diriger dans l'avenir la France entière ? La capacité de Marine Le Pen à concourir en 2017 pour les élections présidentielles est déjà compromise.

Ces élections régionales nous ont donné quelques indications sur les présidentielles de 2017. Bien que le parti des Républicains ait remporté la victoire, il lui reste aussi beaucoup de travail à faire afin de pouvoir gagner en 2017. En particulier, surmonter les différences au sein du parti, mettre en avant un ardent défenseur des réformes. Quant au Parti Socialiste, son point de vue est clair. Après la publication des résultats du second tour, le Premier ministre de gauche Manuel Valls a déclaré que ces résultats « nous obligent à davantage écouter la voix des Français, à ne pas nous relâcher, à agir plus rapidement pour avoir plus de résultats ».

Bien sûr, le problème le plus important est de résoudre le fléau du chômage. En France, le taux de chômage est encore plus de 10%. Si ce problème n'est pas résolu, François Hollande aura bien du mal à solliciter un nouveau mandat en 2017.

S'agissant du futur de Manuel Valls, plus de la moitié des Français souhaitent qu'il conserve ses fonctions de Premier ministre. Et François Hollande n'a pas l'intention, face aux problèmes et aux contradictions, de changer de chevaux au milieu du gué. Mais la tâche à laquelle l'équipe de Manuel Valls va faire face à l'avenir est énorme.

Quoi qu'il en soit, il ne faut pas sous-estimer la force du Front National : les chiffres des votes dans les 13 régions publiés la nuit dernière ont montré que, bien que l'extrême droite ait été défaite, elle a tout de même recueilli environ 28% des voix. Les électeurs qui ont fermement fait barrage à l'extrême-droite vont devoir poursuivre leurs efforts.

(Rédacteurs :Yin GAO, Guangqi CUI)
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