Dernière mise à jour à 08h23 le 28/12
Suite au saccage d'une salle de prière musulmane à Ajaccio en Corse vendredi 25 décembre, située à proximité du quartier des jardins de l'Empereur où plusieurs pompiers et policiers avaient été blessés la veille dans des échauffourées, les responsables politiques et de lieux de cultes français appellent au calme, comme le rapportent ce samedi plusieurs médias français.
"Nuit calme à Ajaccio, très fortement encadrée par des effectifs des forces de l'ordre" a indiqué ce samedi le sous-préfet François Lalanne, cité par plusieurs médias dont le Parisien.
Dalil Boubakeur, recteur de la Grande mosquée de Paris, a appelé, ce samedi sur la chaine française BFM TV, au "calme, au sang-froid et à l'apaisement pour que les choses rentrent dans l'ordre le plus rapidement possible sur l'île de beauté, l'île de la paix
Près de 600 personnes s'étaient rassemblées vendredi après-midi pour manifester leur soutien aux pompiers et policiers blessés la veille dans cette cité de la principale ville du sud de la Corse. Un groupe d'individus a alors saccagé une salle de prière et a tenté de brûler des Corans en marge de la manifestation : "une profanation inacceptable" selon le Premier ministre français Manuel Valls qui a réagit vendredi soir.
Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a également condamné "avec la plus grande fermeté l'agression dont ont été victimes la nuit dernière des sapeurs-pompiers et policiers" dans un communiqué publier vendredi soir, qualifiant d'"exactions intolérables, aux relents de racisme et de xénophobie" le saccage de la salle de prière et la tentative d'incendier des Corans, précisant que ces actions "ne sauraient rester impunies tant elles portent atteinte aux valeurs mêmes de la République".
Anouar Kbibech, président du Conseil français du culte musulman (CFCM) a pour sa part déclaré par communiqué vendredi 25 décembre avoir appris "avec une profonde consternation l'attaque dont a fait l'objet cet après-midi une mosquée à Ajaccio qui a été saccagée par un groupe de manifestants. Plusieurs exemplaires du Coran ont été également brûlés".
Il s'est également dit profondément choqué par des "profanations qui interviennent un vendredi, jour de prière pour les musulmans, et le jour même de la fête de Noël".
Le président de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni a pour sa part condamné cet "acte inqualifiable sur une terre qui a institué la tolérance religieuse depuis le XVIIIe siècle".