Un jeune djihadiste français originaire de Normandie tué en Syrie

Un jeune djihadiste de 18 ans originaire de Normandie aurait été tué en Syrie, a rapporté dimanche le correspondant de Radio France Internationale en Tunisie et en Libye, David Thomson.

"Le groupe djihadiste 'Parti islamique turkistanais' diffuse la photo du Français Abu Talha annoncé tué dans ses rangs", a indiqué dimanche David Thomson sur son compte Twitter.

"L'annonce de la mort de ce Français en Syrie face au régime remonte à décembre", poursuit le journaliste, précisant que le jeune Français "était membre de 'Firkatul Ghuraba', groupe d'Omar Omsen", pseudonyme du djihadiste franco-sénégalais Omar Diaby.

Toujours selon David Thomson, spécialiste des questions sur les Français djihadistes, il s'agit du "premier Français annoncé tué au sein de cette formation djihadiste pro-Al-Qaïda en Syrie".

Le journal Le Figaro indiquait mardi que le jeune homme était "originaire d'Hérouville Saint-Clair, dans le Calvados" (nord-ouest) et que "plusieurs individus de cette banlieue de Caen avaient été interpellés au lendemain des attentats à Paris".

Tout en précisant que "l'identité du djihadiste n'a (...) pas été confirmée", le quotidien régional Ouest France souligne pour sa part que des jeunes du quartier des Belles Portes, à Hérouville, ont indiqué l'avoir "immédiatement reconnu".

"C'était quelqu'un de bien, très intelligent. Ils lui ont lavé le cerveau", a témoigné un riverain interrogé par le quotidien.

Contactée par Le Figaro, la sénatrice de l'Orne Nathalie Goulet, qui préside la commission d'enquête de lutte contre les réseaux djihadistes au Sénat, a indiqué qu'Abu Talha serait marié, père de deux enfants et aurait 18 ans.

"La sénatrice rappelle en outre que dans cette ville de 20 000 habitants, plusieurs personnes ont été arrêtées peu après les attentats" du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, poursuit le journal.

"Deux frères de 19 ans et 22 ans ont été interpellés début décembre dans le cadre de l'état d'urgence déclenché au lendemain des attentats", explique Le Figaro, précisant qu'ils "ont été mis en examen 'pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes terroristes' et placés sous contrôle judiciaire dans l'attente d'un jugement".

Par ailleurs, un "lycéen de 18 ans d'Hérouville vient (...) d'être condamné à deux ans de prison pour apologie du terrorisme" et "plusieurs perquisitions ont été menées à Hérouville depuis les attentats du vendredi 13 novembre", conclut Ouest France.

La semaine dernière, le Premier ministre français Manuel Valls avait indiqué que "le seuil des 1 000 individus ayant rejoint depuis la France les groupes djihadistes en Syrie ou en Irak (venait) d'être franchi".