L'Iran appelle l'Arabie saoudite à réduire les tensions dans leur différend

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a appelé mercredi le gouvernement saoudien à cesser les actions qui génèrent une escalade des tensions entre les deux pays et dans tout le Moyen-Orient.

Au lieu de s'enferrer dans les tensions, il vaudrait mieux que tous les pays de la région s'unissent contre l'extrémisme, le terrorisme et le sectarisme, a déclaré M. Zarif lors d'une conférence de presse avec son homologique irakien, Ibrahim al-Jaafari, mercredi à Téhéran.

Les conflits entre pays de la région ne serviront les intérêts d'aucun pays, mais serviront uniquement à enhardir les terroristes et extrémistes, a déclaré le haut diplomate iranien, dans le contexte du litige entourant l'exécution en Arabie saoudite d'un influent dirigeant religieux chiite, qui a provoqué des manifestations de colère à l'encontre des missions diplomatiques saoudiennes en Iran.

Évoquant l'exécution récente du dirigeant religieux chiite, le ministre iranien a déclaré que cet acte n'était aucunement justifié car Nimr al-Nimr exerçait sa mission religieuse par des moyens pacifiques et par le dialogue sans recourir à la lutte armée.

Il a également qualifié les attaques récentes contre l'ambassade saoudienne à Téhéran, capitale iranienne, et contre le consulat saoudien à Mashhad dans le nord du pays "d'incidents regrettables" et "non acceptables".

"L'Iran considère qu'il a l'obligation légale de protéger les diplomates de pays étrangers", a-t-il dit, ajoutant que l'Iran cherchait à établir des relations amicales avec les pays de la région et avec ses voisins.

Samedi, des foules en colère ont envahi et incendié l'ambassade saoudienne à Téhéran et son consulat, pour protester contre l'exécution du religieux chiite.

À l'issue de ces agressions, Riyad a coupé dimanche ses relations diplomatiques avec Téhéran. Bahreïn et le Soudan ont suivi le mouvement, tandis que les Émirats arabes unis ont dégradé les relations diplomatiques avec l'Iran.

Mercredi, la Jordanie a convoqué l'ambassadeur d'Iran à Amman pour condamner l'attaque de l'ambassade soudienne à Téhéran, et exprimer son rejet de l'ingérence iranienne dans les affaires arabes.

Mardi, le président iranien Hassan Rouhani a déclaré que Riyad ne pouvait pas dissimuler le "crime" que constitue le meurtre d'un dirigeant religieux en coupant ses relations diplomatiques avec Téhéran.

Les autorités saoudiennes n'auraient pas dû répondre aux critiques de M. Al-Nimr en le décapitant, a déclaré M. Rouhani lors d'une réunion avec le ministre danois des Affaires étrangères, Kristian Jensen.

Le président a souligné que son pays souhaitait de bonnes relations avec ses voisins, y compris l'Arabie saoudite.

Le meilleur moyen de régler le différend entre les deux pays réside dans des moyens politiques et diplomatiques, a-t-il dit, ajoutant que la situation critique dans la région nécessitait une coopération de tous les pays contre le terrorisme.