Dernière mise à jour à 08h19 le 08/01
La communauté internationale a continué jeudi de critiquer l'essai nucléaire mené la veille par la République populaire démocratique de Corée (RPDC), tandis que le scepticisme demeure toujours sur l'authenticité de l'information.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a en tout cas "fermement condamné" mercredi ce test nucléaire à l'issue d'une réunion d'urgence à huis clos. Ses membres ont réaffirmé dans un communiqué leur détermination à prendre de nouvelles "mesures importantes" en cas de nouvel essai.
Le communiqué indique que "compte tenu de la gravité de cette infraction", les membres du Conseil de sécurité commenceront "immédiatement à mettre au point de telles mesures dans une nouvelle résolution".
Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN, a jugé mercredi que cet essai nucléaire sapait la sécurité régionale et internationale et constituait une violation flagrante des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU.
"Je condamne le développement continuel des armes nucléaires et des programmes de missiles balistiques de la Corée du Nord (RPDC), ainsi que sa rhétorique provocatrice et menaçante", a-t-il dénoncé.
M. Stoltenberg a exigé de la RPDC qu'elle respecte pleinement ses engagements internationaux. "La Corée du Nord (RPDC) doit abandonner les armes nucléaires, les programmes nucléaires et les projets de missiles balistiques existants de façon irréversible. Elle doit prendre part aux pourparlers sur la dénucléarisation" de la péninsule coréenne, a-t-il poursuivi.
Le gouvernement allemand a également condamné mercredi cet essai nucléaire "dans les termes les plus fermes". Il a appelé la RPDC à respecter les résolutions onusiennes et à revenir à la table des négociations.
Alors que le ministre norvégien des Affaires étrangères Borge Brende a parlé d'une "grave menace pour la sécurité mondiale qui doit être condamnée fermement", la République tchèque a fustigé "un acte extrêmement irresponsable et regrettable qui menace gravement la sécurité et la paix non seulement dans la péninsule coréenne, mais aussi dans la région entière".
Le ministre portugais des Affaires étrangères Augusto Santos Silva a souhaité que le Conseil de sécurité prenne "des mesures permettant d'empêcher de tels comportements". Enfin, le ministère bélarusse des Affaires étrangères a exigé que la RPDC "garantisse une application méticuleuse des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et renonce aux actes qui pourraient conduire à une escalade de la tension".
Le test de mercredi, s'il est confirmé, constituerait le quatrième essai nucléaire mené par la RPDC après ceux de 2006, 2009 et 2013. Il rend plus difficile l'avènement d'une solution viable pour la péninsule coréenne et remet en cause la stabilité régionale.
Faire de l'Asie du Nord-Est une poudrière ne profitera à personne dans la région, y compris à la RPDC qui s'est engagée à promouvoir le développement économique, jugent des experts. D'autre part, l'acte de défiance de la RPDC s'explique indéniablement par son fort sentiment d'insécurité après des années d'hostilité avec les Etats-Unis, dont la politique du "pivot" vers l'Asie peut être interprétée comme un étalage de force.
UNE BOMBE H?
Cet essai "a prouvé que les spécifications technologiques de la bombe à hydrogène étaient correctes et vérifié de manière scientifique la puissance d'une petite bombe à hydrogène", s'est félicité mercredi KCNA, l'agence de presse officielle de la RPDC.
Pourtant, la Maison Blanche a indiqué que les premières analyses ont montré que cet essai nucléaire "ne correspond pas" à l'explosion d'une bombe à hydrogène.
Lors de son point de presse quotidien, le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest a indiqué que rien de ce qui s'était passé ces dernières 24 heures n'avait modifié l'évaluation américaine des capacités techniques et militaires de la RPDC.
Les agences de renseignement continuent de réunir les indices permettant de déterminer la nature de cet essai nucléaire, a-t-il ajouté.