Dernière mise à jour à 08h24 le 11/01
Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a indiqué samedi que plus de 60% des sorties militaires effectuées dans la lutte contre l'Etat islamique (EI) étaient effectuées par l'armée de l'air irakienne.
Dans son discours prononcé à la cérémonie du 94e anniversaire de la Journée de la police, M. Abadi a déclaré : "l'année dernière, l'armée de l'air irakienne a combattu Daesh (nom arabe de l'EI) et nos pilotes ont risqué leurs vies, et je peux annoncer que près de 60% des sorties ont été effectuées par l'armée de l'air irakienne. Mais nous avons eu besoin de la coopération des avions de la coalition (dirigée par Washington) pour près de 40% des sorties".
M. Abadi a tenu ces propos après que les forces de sécurité irakiennes ont réussi fin décembre à reprendre avec succès la ville de Ramadi, capitale de la plus grande province irakienne d'Anbar, des mains des combattants de l'EI.
M. Abadi a également fait savoir que l'Irak a toujours besoin d'aide étrangère en matière d'armement, de formation et de couverture aérienne, mais que le pays n'a pas besoin de troupes étrangères, renouvelant son appel à la Turquie de retirer ses troupes du nord de l'Irak.
"Daesh s'empare de territoires irakiens, mais cela ne justifie pas la violation de la souveraineté irakienne par n'importe quel Etat. Ces Etats doivent se tenir à nos côtés, et pas contre nous. Ils doivent nous aider (dans la lutte contre l'EI) et non pas nous ralentir", a lancé le Premier ministre irakien lors de la diffusion télévisée de la cérémonie sur la chaîne étatique Iraqiya.
"Ceci est une franche invitation à notre voisin turc pour retirer ses forces d'Irak, et nous n'autoriserons aucune force turque sur le territoire irakien pour quelque raison que ce soit", a indiqué M. Abadi, ajoutant : "Nous utiliserons tous les moyens possibles dans le cadre du droit international pour les faire partir".
La crise entre les deux pays a éclaté début décembre lorsque la Turquie a déployé des troupes équipées de véhicules blindés dans le camp militaire de Bashiqa, situé près de la ville de Mossoul, clamant que ce déploiement visait à former des combattants paramilitaires sunnites et kurdes afin de lutter contre l'EI selon un accord bilatéral.
Mossoul, chef-lieu de la province de Ninive, est sous le contrôle de l'EI depuis juin 2014.
Bagdad a insisté sur le fait que les troupes turques n'avaient reçu aucune autorisation du gouvernement irakien et a donc exigé leur retrait, alors qu'Ankara a qualifié ses troupes de simple rotation de routine des formateurs.