Dernière mise à jour à 08h22 le 08/01
La violence en Libye s'est encore aggravée après un attentat dans un centre de formation de la police dans la ville côtière de Zliten (située à environ 170 km à l'Est de Tripoli), qui a fait au moins 50 morts quelques jours après que l'État islamique ait lancé un assaut sur le plus grand port pétrolier de ce pays d'Afrique du Nord.
L'attaque de Zliten était « massive », selon Saïd Muftah al-Hamidy, chef du conseil local, ajoutant que, compte tenu de l'énormité de l'explosion, c'est une fourgonnette ou un camion qui a probablement été utilisé pour transporter les explosifs. Bien qu'il n'y a pas eu de revendication immédiate, la chaine Al-Jazeera estime qu'il est probable qu'elle soit due à l'Etat islamique, dont la présence en Libye n'a cessé de croître depuis que le pays s'est déchiré entre deux administrations rivales à l'été 2014.
Si le groupe terroriste est bien derrière cet attentat, « la grande question est maintenant de savoir si elle fera accélérer ou non une éventuelle intervention occidentale », a dit Mattia Toaldo, analyste sur la Libye au Conseil européen des relations étrangères à Londres. Toute réponse sera probablement limitée à une « intervention symbolique telles que les frappes de drones ou des opérations spéciales sur le terrain », a-t-il dit.
L'ONU a tenté de constituer un gouvernement d'union nationale pour endiguer les troubles croissants que connait Libye, qui ont commencé avec la chute et la mort de Mouammar Kadhafi après le soulèvement de 2011. Le chaos a contribué à alimenter la crise des réfugiés en Europe et a permis à l'État islamique de se tailler une présence dans ce pays, au moment où il perd du terrain en Irak et en Syrie sous l'action des forces locales et des frappes aériennes sous commandement américain.