Dernière mise à jour à 14h17 le 16/01
Le kamikaze qui s'est fait exploser lors de l'assaut policier à Saint-Denis le 18 novembre 2015 est un Belgo-Marocain de 25 ans dénommé Chakib Akrouh, décrit comme "effacé" et "introverti" et qui était frappé d'un mandat d'arrêt international depuis deux ans, a rapporté vendredi la presse française.
Né le 27 août 1990 en Belgique, Chakib Akrouh a été formellement identifié comme l'homme décédé dans l'assaut du RAID le mercredi 18 novembre 2015 à Saint-Denis, aux côtés d'Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, et de la cousine de ce dernier, Hasna Aït Belahcen.
D'après la radio RTL, c'est Chakib Akrouh qui "a mis fin aux jours d'Abdelhamid Abaaoud et de sa cousine Hasna Aït Belahcen dans l'appartement de Saint-Denis en déclenchant une veste explosive" lors de l'assaut du RAID.
La radio RMC a indiqué quant à elle vendredi matin que la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) "avait déjà mentionné le nom de Chakib Akrouh 10 jours après les attentats".
En effet, les enquêteurs français "avaient pensé le reconnaître sur les images de vidéosurveillance du métro parisien" en compagnie d'Abdelhamid Abaaoud "le 13 novembre au soir (...), quelques minutes après les attaques des terrasses", note la radio. Tous deux étaient en effet revenus sur les lieux des attentats.
"Reconnu dans un premier temps fin 2015 par un magistrat belge qui avait vu une photo de son cadavre, Chakib Akrouh a été formellement identifié ensuite par une comparaison génétique avec le profil ADN de sa mère", indique vendredi la chaîne d'information BFM TV.
Les enquêteurs estiment que Chakib Akrouh a participé aux attaques contre des cafés et restaurants parisiens où 39 personnes ont été assassinées. En effet, ses empreintes ADN avaient été retrouvées sur une des trois kalachnikovs laissées dans la Seat abandonnée à Montreuil, au nord-est de Paris, après avoir été utilisée par le commando des terrasses.
Chakib Akrouh "vivait à Molenbeek, la banlieue de Bruxelles, à quelques rues à peine de là où résidaient d'autres protagonistes des attentats, dont les frères Abdeslam", selon BFM TV.
"Ce sont des familles que je qualifierais de familles sans problème, ce sont des jeunes qui vivaient tous dans un périmètre limité de la partie historique de Molenbeek", a détaillé l'adjoint aux sports du maire de la commune, Ahmed El Khannouss, sur la chaîne d'information.
"Le 4 janvier 2013, Chakib Akrouh avait fui la Belgique pour la Syrie avec un petit groupe d'hommes, pour combattre dans les rangs des organisations djihadistes. Depuis deux ans, il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international, et une fiche S avait été émise à son encontre en France", explique la chaîne.
Chakib Akrouh avait alors été identifié dans le cercle relationnel de Khalid Zerkani, mentor d'une filière de recrutement de combattants. Il apparaît dès cette date parmi les relations d'Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et au stade de Saint-Denis, qui a rejoint la Syrie via ce même réseau.
Il est avéré que Chakib Akrouh a rejoint les rangs du groupe Etat islamique (EI) au tout début de janvier 2015, quelques jours avant le démantèlement par la police belge, à Verviers, d'une cellule terroriste, déjà pilotée par Abdelhamid Abaaoud. Chakib Akrouh a été condamné en juillet 2015 à cinq ans de prison en absence lors du procès de la filière Zerkani.
"Lors de ce même procès d'une importante filière syrienne où étaient jugés d'autres djihadistes présumés, Abdelhamid Abaaoud avait, lui, été condamné à vingt ans de prison, étant considéré comme 'dirigeant' de cette organisation terroriste. Mais lui non plus n'avait pas assisté à ce procès", précise BFM TV.
D'après le site d'information en ligne Le Huffington Post, qui cite le journal belge Le Soir, Chakib Akrouh était "effacé" et "introverti".
"Son nom circulait donc depuis plusieurs jours. Mais à l'inverse d'autres membres du commando, à commencer par Abaaoud, il n'était jamais passé par les services de police belge pour délinquance, et son profil génétique ne figurait dans aucun fichier", ajoute le site.
Huit des dix assaillants du 13 novembre sont donc désormais identifiés : Salah Abdeslam, toujours en fuite, son frère Brahim Abdeslam, ainsi que Bilal Hadfi, Samy Amimour, Omar Ismaïl Mostefaï, Foued Mohamed Aggad, Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh.
"Restent à identifier les deux autres assaillants du Stade de France: deux hommes qui se sont mêlés à l'automne au flot des migrants, utilisant des passeports syriens avec de fausses identités : Ahmad Al-Mohammad et de Mohammad Al-Mahmod.", conclut Le Huffington Post.