Dernière mise à jour à 08h26 le 20/01
Au moins 18.802 civils ont été tués et environ 36.245 autres blessés par les actes violents du groupe combattant de l'État islamique (EI) en Irak en moins de deux ans, tandis que 3,2 millions de personnes ont dû fuir leur foyer, indique mardi un rapport de l'ONU.
"Les violences subies par les civils en Irak restent énormes. Le groupe de l'EI continue de commettre de manière systématique et généralisée des violences et des violations des droits humains et humanitaires internationaux. Ces actes peuvent dans certains cas constituer des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité, voire des actes de génocide", indique ce rapport couvrant la période du 1er janvier 2014 au 31 octobre 2015.
Ce rapport, compilé par la Mission d'assistance des Nations unies en Irak (UNAMI) et par le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme des Nations unies (HCR), cite des exemples de meurtres commis par l'EI "dans des spectacles publics horribles, comprenant fusillades, décapitations, immolations, meurtres à coup de bulldozer ou projection du haut de bâtiments".
Il indique également que 800 à 900 enfants ont été enlevés à Mossoul, ville du nord de l'Irak aux mains de l'EI, pour être endoctrinés et formés au combat, tandis que le groupe extrémistes continue de soumettre des femmes et des enfants à "des violences sexuelles, en particulier sous la forme d'esclavage sexuel".
Le rapport souligne que ces informations se basent en grande partie sur les témoignages directs de victimes, de survivants ou de témoins de ces violences, ainsi que sur des entretiens avec des personnes déplacées.
Le rapport cite également le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Raad al-Hussein, qui indique que le nombre de victimes civiles pourrait être considérablement plus élevé, appelant à une action urgente pour mettre fin à l'impunité dont bénéficient la grande majorité des auteurs de violences.
"Même ces nombres de victimes horribles ne reflètent pas fidèlement les souffrances terribles des civils en Irak. Ces chiffres dénombrent les personnes tuées ou mutilées par des violences directes, mais un nombre inestimable d'autres ont péri par manque d'accès à leurs besoins essentiels en nourriture, en eau ou en médicaments", a déclaré M. Al-Hussein.